À défaut d’avoir instauré une collecte des matières organiques à l’échelle de tout son territoire, la MRC de L’Islet se rapproche de cet objectif. Un projet-pilote lancé récemment permettra à 24 ICI (industries, commerces, institutions) du nord au sud de se prêter à l’exercice gratuitement pendant un an.
Le déploiement de ce projet est tributaire d’une subvention de 259 322 $ provenant de RECYC-QUÉBEC. Il implique l’achat de bacs bruns aux ICI participantes et l’embauche d’un consultant qui accompagnera les organisations afin de faciliter l’intégration et la gestion de ces matières au sein même des milieux de travail.
La MRC de L’Islet s’engage également à payer la collecte et le traitement des matières. Celles-ci seront d’ailleurs acheminées chez GSI Environnement, centre régional de valorisation de la biomasse (CRVB), à Saint-Henri-de-Lévis. « Notre objectif est que les entreprises impliquées dans le projet-pilote continuent la collecte dans un an », de reconnaître Luce Bergeron, coordonnatrice à la gestion des matières résiduelles à la MRC de L’Islet.
Le pari que fait également la MRC est que les ICI participantes se joindront plus rapidement à la collecte des matières organiques lorsqu’elle aura débuté à l’ensemble du territoire, le pourquoi elle a jugé bon de les doter dès maintenant d’un bac brun. À ce chapitre, Luce Bergeron confirmait que différents scénarios sont toujours à l’étude.
« Ce qui dessine jusqu’à maintenant, c’est qu’une collecte des matières organiques aurait cours dans les municipalités plus denses, alors que les plus petites seraient orientées vers le compostage domestique », a-t-elle résumé.
Échéancier 2023
Contrairement au Kamouraska qui procède à la collecte des matières organiques sur tout son territoire depuis 2015, L’Islet traîne toujours de la patte à ce chapitre ayant pris la peine d’étudier différentes possibilités au cours des dernières années, sans jamais statuer sur une avenue précise afin de détourner ces matières des sites d’enfouissement. Il est néanmoins minuit moins une pour la MRC, puisqu’en 2023, les municipalités perdront les redevances qu’elles touchent pour enfouir leurs matières résiduelles.
Conséquemment, les citoyens devront toujours payer plus cher pour faire enfouir leurs matières qui elles seront dirigées vers des sites d’enfouissements de plus en plus éloignés. Diminuer l’apport des matières organiques au sein de la collecte des matières résiduelles s’avère donc l’option privilégiée un peu partout au Québec afin de diminuer le volume et la fréquence.
« Selon la caractérisation effectuée à l’automne 2020 dans la MRC de L’Islet, 32 % des déchets contenus dans le bac vert sont des matières organiques. Il s’agit d’une statistique relativement stable sur une base annuelle », reconnaît Luce Bergeron.
La MRC de L’Islet a néanmoins vu sa population diminuer au cours des dernières années, ce qui signifierait que les citoyens produisent plus de déchets, ce que la coordonnatrice à la gestion des matières résiduelles a tenu à nuancer. « Il y a moins de gens, oui, mais l’économie va relativement bien, donc si les entreprises roulent à plein régime, c’est possible qu’elles produisent plus de déchets, ce qui fait qu’on se retrouve avec un ratio par habitant qui se maintient. »
Elle ajoutait que le recyclage n’augmentait pas non plus sur le territoire, ce qui n’est pas une mauvaise nouvelle en soi, puisque la réduction des déchets à la source demeure toujours la meilleure approche en matière de gestions des matières résiduelles. « Les entreprises ont joué beaucoup sur la réduction de l’emballage de leurs produits pour minimiser les coûts ces dernières années. C’est possible que ça explique en partie le fait que les matières recyclées n’ont pas augmenté dans le bac bleu des citoyens », a-t-elle suggéré.