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Nouvelle directrice générale de la CCKL : Anne-Christine Charest, une vie marquée par les défis

Originaire de Saint-Eustache, Anne-Christine Charest a adopté notre région il y a longtemps, et s’y accomplit fièrement. Photo : Courtoisie

Anne-Christine Charest est une figure bien connue dans la région en raison de son emploi de journaliste à la Télévision communautaire du Kamouraska, et plus récemment, son rôle d’attachée politique du député Mathieu Rivest. Ce petit bout de femme en déplace de l’air. Pour elle, aucun défi n’est trop grand, rien n’est inaccessible, résultat d’une enfance avec un père entrepreneur ainsi que d’une volonté de voir le monde et de suivre son instinct. Portrait d’une fonceuse qui n’a pas fini de surprendre.

Originaire de Saint-Eustache, Anne-Christine grandit dans un environnement où la liberté et la nature tiennent une place importante. Même si sa ville d’origine est urbaine, son quartier bordé d’arbres lui offre un terrain de jeu où l’imagination et l’autonomie se développent.

Ses études sont à son image : diversifiées et orientées vers la culture et la communication. Elle complète un certificat en animation et recherche culturelle, un autre en cinématographie, un en écriture de scénario, des études en communication, et un cours de tournage à l’École du show-business. Ces formations la mènent sur les plateaux de tournage, notamment aux studios MELS, où elle fournit aux techniciens le matériel nécessaire à la production cinématographique.

Une rencontre qui change tout

À Montréal, elle croise la route de Cédric Lajoie, originaire de Saint-Alexandre-de-Kamouraska. Ensemble, ils envisagent une vie loin de la métropole. La naissance de leur fille agit comme déclencheur. Anne-Christine souhaite offrir à ses enfants une enfance similaire à la sienne, faite de verdure, d’espace et d’un rythme plus humain.

« J’ai proposé à mon chum de tout quitter : vendre notre condo, quitter nos emplois, et repartir en région. » L’emploi de Cédric l’attendait dans l’entreprise familiale, tandis qu’elle-même n’avait aucune garantie dans ce nouvel environnement. Mais elle part avec la conviction qu’elle saura se réinventer.

Ce choix de vie s’inscrit dans une philosophie qu’elle cultive depuis longtemps. À 18 ans, après avoir travaillé comme représentante pour l’entreprise de son père dans le domaine des uniformes de travail, elle économise pour partir six mois en Europe avec un sac à dos, parcourant douze pays. Ce voyage, suivi d’un séjour au Maroc puis au Moyen-Orient, en Turquie et en Jordanie, forge son ouverture au monde.

« Les voyages sont une priorité. Ils permettent de voir autrement, de comprendre qu’il y a mille façons de vivre. » Même devenue mère, elle perpétue cette tradition, emmenant sa fille et sa mère dans des aventures à l’étranger.

Faire confiance à la vie

En 2010, à peine installée dans la région, elle voit une offre d’emploi à la télévision communautaire. Sans formation en journalisme, mais avec une curiosité naturelle, un sens du contact et une aisance à communiquer, elle se lance et obtient le poste. Elle y découvre un milieu où, selon elle, tout est possible pour qui ose, pourvu qu’on fasse confiance à la vie. « En région, on peut réaliser tous ses rêves », dit-elle. Trois ans plus tard, elle devient directrice générale de l’organisme. Elle en consolide la santé financière, et réalise son projet phare : sortir la télévision communautaire de ses locaux vétustes situés au sous-sol d’une école primaire.

Après une décennie, Anne-Christine sent que la passion s’essouffle. Fidèle à sa philosophie de laisser la place quand la flamme diminue, elle accepte une offre d’attachée politique et de presse pour le député Mathieu Rivest. Cette immersion dans le monde politique lui permet de comprendre la mécanique des décisions, les défis à relever, et l’importance de défendre des dossiers au bénéfice de la collectivité. Maintenant, c’est la Chambre de commerce Kamouraska-L’Islet qui l’accueille. C’est encore une fois la vie qui l’y a menée.

Anne-Christine Charest se décrit comme une femme qui ne laisse pas la peur guider ses choix. « Si je n’ai pas tous les outils, laissez-moi un peu de temps et je vais les avoir. » Cette assurance et cette capacité à foncer lui permettent de réaliser des actions dont elle n’avait jamais rêvé, même au cinéma !

Un nouveau souffle pour la Chambre de commerce

Depuis peu, Anne-Christine Charest occupe le poste de directrice générale de la Chambre de commerce Kamouraska-L’Islet. Elle succède à Nancy Dubé, qui a considérablement contribué à dynamiser l’organisme. Si elle prend le relais avec humilité, elle s’intégrera graduellement et travaillera en fonction des besoins des membres.

« Nancy a remis la Chambre de commerce sur la carte. Elle m’a laissé un organisme en excellente santé, avec un membership solide de plus de 300 entreprises », affirme-t-elle d’entrée de jeu, soulignant l’importance du travail accompli par sa prédécesseure. Anne-Christine ne désire pas tout réinventer, mais observer, comprendre, et s’inspirer de ce qui fonctionne déjà.

Les premières semaines sont donc consacrées à écouter et à apprendre. « Mon objectif immédiat est de rencontrer les membres, de connaître leurs réalités, leurs défis et leurs besoins. C’est en les écoutant que je pourrai adapter les services de la Chambre à leurs attentes. »

Faire croître une grande famille d’affaires

Si la Chambre de commerce compte déjà un nombre impressionnant d’adhérents, Anne-Christine veut aller plus loin. Elle rêve d’une organisation qui regroupe toutes les entreprises du territoire, petites ou grandes, afin de créer une véritable « grande famille d’affaires ». Pour elle, l’adhésion ne doit pas seulement être un geste symbolique, mais doit apporter des retombées concrètes pour chaque membre.

Parmi les outils qui fonctionnent déjà très bien, elle cite les certificats d’achat régional. Ce programme permet à des entreprises d’acheter des certificats à offrir à leurs employés, qui les dépensent ensuite dans les commerces membres de la Chambre. « Pendant le temps des Fêtes, c’est la folie. Ces certificats font rouler l’économie locale, et encouragent directement nos commerçants. »

D’autres avantages complètent l’offre : cocktails en entreprise pour le réseautage, visites d’installations, rabais sur l’essence et l’expédition, assurances collectives, activités de formation. « Ce sont des incitatifs concrets. Il ne faut jamais sous-estimer la force du réseautage. Parfois, une simple rencontre lors d’un cinq à sept peut mener à une collaboration importante. »

Dynamique, communicative et rassembleuse, Anne-Christine veut insuffler à la Chambre de commerce Kamouraska-L’Islet une énergie qui reflète sa personnalité. « Je suis une fille de terrain. J’aime être proche des gens, créer des liens et trouver des solutions. » Elle souhaite que la Chambre soit perçue comme un partenaire incontournable, non seulement pour défendre les intérêts des entreprises, mais aussi pour les aider à s’adapter aux réalités actuelles, qu’il s’agisse du commerce en ligne, de la pénurie de main-d’œuvre, ou de l’accueil des travailleurs étrangers.

La force du réseau

Pour elle, chaque projet doit être guidé par la volonté de renforcer le réseau et de donner aux entreprises les moyens de se faire connaître. « On peut avoir le meilleur produit au monde, mais si personne ne le connaît, il ne se vendra pas. La Chambre doit être un moteur de visibilité et de collaboration. »

Si son parcours semble fait de détours, il reste ancré dans des racines claires. Fille d’un entrepreneur, initiée très tôt au monde des affaires, elle sait que « la vie nous amène partout, mais les racines demeurent et arrangent notre vie ».