Si plusieurs drapeaux rouges s’élèvent quant à l’impact sur la motivation des jeunes à rester à l’école à cause de la pandémie, il est trop tôt pour mesurer l’effet global sur les statistiques de décrochage.
Mesurer le décrochage n’est pas chose simple, le portrait n’est ni noir ni blanc, rappelle Ariane Cyr, directrice de PRÉCA (Partenaires pour la réussite éducative en Chaudière-Appalaches).
« L’impact de la pandémie, on ne sait pas complètement encore. On travaille fort pour avoir les données rapidement, mais c’est trop récent pour tirer des conclusions », dit-elle. Reste qu’un sondage récent a démontré que 33 % des jeunes avaient pensé décrocher, une statistique qui était plutôt de 22 % avant la pandémie.
Si le taux de diplomation est relativement comparable au reste du Québec pour Chaudière-Appalaches et L’Islet, il y a quand même quelques éléments particuliers qui ressortent dans le plus récent portrait envoyé aux médias.
Le portait met en lumière que le risque de décrochage est statistiquement plus élevé dans Chaudière-Appalaches que dans l’ensemble du Québec : plus d’un jeune sur cinq (21,9 %,) est à risque de décrocher dans la région contre 17,9 % au Québec. En Chaudière-Appalaches, 70,9 % des jeunes travaillent pendant cette période contre 52,6 % dans l’ensemble du Québec.
« Au niveau du travail, c’est à double tranchant. Des jeunes en difficulté peuvent être motivés par le travail et pour d’autres, ça peut éloigner le projet d’étude et l’amener à aller vers le travail », résume Mme Cyr.
Aussi, il semble préoccupant de noter que 18,5 % des jeunes utilisent la cigarette électronique dans Chaudière-Appalaches contre 10,9 % pour l’ensemble du Québec.
Malgré tous ces indicateurs et en l’attente de données plus précises sur l’impact de la pandémie, le milieu agit maintenant. « Il y a une belle alliance éducative autour des jeunes, avec des projets pour favoriser la littératie ou des concours pour favoriser les employeurs conciliants », ajoute Ariane Cyr.
On aborde finalement le fait que les familles sont largement exposées aux commentaires négatifs qui circulent sur l’école ou l’éducation, ce qui pourrait avoir un impact considérable sur leur sentiment de confiance envers le milieu scolaire. À cet effet, Mme Cyr invite à limiter les messages négatifs devant les jeunes.