Économie sociale et solidaire du Bas-Saint-Laurent (ÉSSBSL) accueille favorablement le nouveau Plan d’action gouvernemental en économie sociale (PAGÉS) dévoilé par le ministre délégué à l’Économie, Christopher Skeete, le 11 juillet dernier. L’organisme s’interroge toutefois sur la manière dont les investissements seront déployés en région.
Ce plan de 141,9 M$ sur cinq ans s’articule autour de quatre axes : le renforcement de l’accompagnement des entreprises, le soutien à leur développement, l’adaptation des pratiques gouvernementales pour y intégrer davantage l’économie sociale, et enfin, la concentration des efforts dans des secteurs prioritaires, notamment l’accès à des logements abordables, le maintien à domicile des personnes âgées, l’autonomie et la sécurité alimentaire, l’économie circulaire, le maintien des commerces alimentaires de proximité et le tourisme.
« Les objectifs prioritaires rejoignent parfaitement nos préoccupations, et dans son plan, le gouvernement identifie clairement les 22 pôles d’économie sociale du Québec. Toutefois, il limite notre expertise à la capacité de faire émerger les nouveaux projets, et promouvoir ce modèle dans nos communautés », explique Marc Fraser, directeur général d’ÉSSBSL, qui regroupe plus de 170 entreprises collectives implantées dans les huit MRC du Bas-Saint-Laurent.
« Or, le succès d’une entreprise d’économie sociale repose justement sur la qualité de l’ancrage dans son milieu. À cet égard, je pense que le gouvernement rate une opportunité de consolider les pôles comme des centres d’expertise régionaux, capable de soutenir toutes les phases de développement des entreprises, de l’identification des besoins à l’idéation, en passant par la création de l’entreprise et l’accompagnement dans le déploiement de son offre de produits ou de services », souligne-t-il.
Maintien du financement
Le PAGÉS prévoit également la révision et le maintien des outils de financement des entreprises d’économie sociale et solidaire, pour un total de 63,4 M$, incluant le Programme de capitalisation des entreprises d’économie sociale, le Programme d’immobilisation en entrepreneuriat collectif, le Fonds de capitalisation du Réseau d’investissement social du Québec et une contribution supplémentaire de 10 M$ à la Fiducie du Chantier de l’économie sociale.
« Nous saluons l’engagement du gouvernement qui maintient les principaux outils de financement pour nos entreprises, et qui, ce faisant, reconnaît la complexité pour elles d’obtenir des capitaux dans le système bancaire plus traditionnel », souligne Émilie Boulay-Chouinard, directrice générale de la Télévision communautaire de la Matapédia et présidente d’ÉSSBSL. « Il est toutefois important de rappeler que des outils flexibles comme le Fonds régional d’investissement en économie sociale du Bas-Saint-Laurent, mis en place en collaboration avec les partenaires du milieu et unique au Québec, qui offre des contributions non remboursables d’un maximum de 15 000 $ pour des projets structurants, sont également nécessaires. Nous invitons donc le gouvernement à considérer la mise en place de programmes souples et adaptés aux plus petites entreprises, pour qui une subvention peut faire toute la différence », conclut Mme Boulay-Chouinard.
Au Bas-Saint-Laurent, l’économie sociale et solidaire est générée par plus de 520 entreprises qui représentent ensemble une force économique de 686 millions $, et versent 229 millions $ en salaires pour 3600 emplois à temps plein et 3000 à temps partiel.
