À un demi-kilomètre du village de L’Islet-sur-Mer, un bâtiment en pierre juste au sud de la route 132 attire le regard. C’est l’école secondaire Bon Pasteur. Pourquoi est-il si monumental ?
Ce vaste édifice a été construit en 1945 pour répondre à un besoin grandissant dans la région : former des institutrices. Les écoles normales de filles, appelées ainsi à l’époque, connaissent une expansion importante dans les municipalités éloignées des grands centres. Même si la première est créée à Québec en 1856, ces écoles normales apparaissent surtout après 1900 et particulièrement dans les années 1940. Le projet d’implanter une telle école à L’Islet fait son chemin avec la collaboration des Sœurs du Bon Pasteur qui dirigent leur couvent à L’Islet depuis 1877. On en compte déjà deux écoles normales dans la région, celle de Saint-Pascal (1913) et celle de Saint-Damien (1941).
La mise en place de cette institution à L’Islet ne se fait pas sans remous, car d’autres municipalités comme celles de Rivière-du-Loup et Trois-Pistoles réclament leur école normale. Remarquons que les démarches faites par le curé Crépeault auprès du premier ministre et député du comté de L’Islet Adélard Godbout ne sont peut-être pas étrangères à la concrétisation du projet. On vise la construction d’un vaste bâtiment de trois étages en pierre de taille pour accueillir un grand nombre d’élèves. Les travaux sont confiés à J.P.A Normand de L’Islet et en septembre 1946, une centaine de normaliennes débutent leur formation. Cette institution fermera ses portes en 1968 en raison des réformes proposées par le ministère de l’Éducation. Depuis, l’édifice accueille l’école secondaire du Bon Pasteur. Les écoles normales ont marqué l’histoire de l’enseignement au Québec et plusieurs retraitées se souviennent encore de leur alma mater.