La pratique de la villégiature est ancienne. Dans la Grèce antique, les familles aisées possédaient une résidence secondaire loin des bruits de la ville et de la chaleur. Au XVIIIe siècle, on associe davantage la villégiature aux soins médicaux et aux stations balnéaires telles que Biarritz.
Se situant à l’est de Saint-André-de-Kamouraska, le lieu-dit Rivière des Caps serait le premier endroit, au début des années 1800, où les citadins vont « prendre les eaux » dans le Bas-Saint-Laurent. Si les premières stations balnéaires du continent sont créées dans les années 1790, notamment à Palm Spring aux États-Unis, Kamouraska devient une station balnéaire très prisée dès les années 1810.
Dans son livre sur le Bas-Canada publié en 1815, l’arpenteur Joseph Bouchette (1774-1841) décrit Kamouraska comme la principale place d’eau au Canada. On commence d’ailleurs à apprécier l’air salin de Kamouraska, et à lui attribuer des effets thérapeutiques. Au début, le voyageur habite chez des cultivateurs ou des habitants du village. En raison de sa localisation exceptionnelle en bordure de l’estuaire, Kamouraska attire les hôteliers et une clientèle relativement fortunée. Durant les années 1820, des bateaux vapeur comme le Laprairie partent de Montréal, et se rendent jusqu’à Kamouraska pour un bref séjour.
De petits établissements hôteliers
En 1821, l’aubergiste William Croft y ouvre un établissement dans lequel il se vante d’offrir ce qu’il y a de mieux, avec des bains froids ou chauds remplis d’eau de mer ou d’eau de pluie, et une sélection de vins et liqueurs. Construit en 1850, l’Hôtel Deschênes, appelé plus tard Château Kamouraska, est l’un des premiers à être implanté au village. Il est exploité dans les années 1860 par Olivier Deschênes et Christine Levasseur. Dans les années suivantes, avec l’arrivée des transports routiers, les visiteurs délaissent Kamouraska au profit d’autres destinations telles que Cacouna et Notre-Dame-du-Portage. La villégiature renaîtra dans les années 1920 avec l’arrivée de l’Hôtel Kamouraska.