Ils avaient, pour la plupart, tous été déjà victimes d’un refoulement d’eaux usées à leur résidence, mais jamais de l’ampleur de celui vécu le 8 août dernier. Et même si la majorité d’entre eux avaient pris les dispositions nécessaires afin d’éviter que cette situation ne se reproduise, ni leurs pompes ni leurs clapets n’ont été suffisamment efficaces pour éviter que le pire ne se produise de nouveau.
Habitant la 7e Avenue Digé depuis maintenant 15 ans, Sophie Ouellet avoue avoir toujours craint la pluie depuis qu’elle habite ce secteur de La Pocatière. Pourtant, avant le 8 août 2019, jamais elle n’a été victime d’un refoulement de l’ampleur à celui vécu par ses voisins en 2007 et 2011. « Il rentrait un petit peu d’eau, mais notre pompe répondait bien, donc on évitait le pire. Malgré tout, on n’a jamais pris de chance et tout ce qui est dans notre sous-sol est soulevé ou dans des bacs de plastique », confie-t-elle.
Toutefois, à l’avenir, l’eau ne sera plus le seul élément que craindra Sophie Ouellet lors d’un déluge. « Il rentrait tellement d’eau que notre pompe s’est mise à surchauffer. Avec toute la fumée qu’il y avait, si on n’avait pas été là, la maison aurait probablement passée au feu », s’exclame-t-elle.
Le prévoyant
De son côté, Richard Cayer n’a pas pris de chance lorsqu’il a fait l’achat de sa résidence de la 8e Avenue Richard en 2009. Conscient que de l’eau pouvait s’infiltrer dans sa maison et que la rue était sujette au refoulement d’eaux usées, il a refait entièrement le salage extérieur de sa résidence, le drain français, la valve d’eau allant du trottoir à sa maison, en plus de se munir d’un clapet antiretour. L’année suivante, lorsque son voisinage a été victime d’un nouveau refoulement d’eaux usées, Richard Cayer a pu constater que ses investissements n’ont pas été faits en vain, puisque rien ne s’est infiltré chez lui.
Le 8 août, l’intensité de l’orage était tel que ses installations, qu’il qualifie pourtant en bon état, n’ont pas tenu.
« La pression de l’eau était tellement intense que le couvercle en acier du drain a levé dans les airs. L’eau sortait par la toilette et le lavabo qui vaguaient tous les deux si je ne mettais pas mes mains dessus pour les retenir », déclare-t-il.
Un refoulement qui ressemble étrangement à celui vécu par Hugues Perreault sur la 7e Avenue, ainsi que Francis Chénard sur la 8e Avenue. Tout comme Richard Cayer, lors de l’orage, les eaux usées se sont frayées un chemin par un drain, une douche, une toilette ou un évier, laissant pour plusieurs milliers de dollars de dommage dans certains cas, et cela, malgré le fait que leurs sous-sols respectifs étaient semi-aménagés.
Les nouveaux voisins
Toutefois, dans le cas de Marie-Laurence Harvey et de Looka Landry, nouvellement emménagés sur la 8e Avenue, c’est un pénible baptême de bienvenue que le jeune couple a subi. Au total, c’est environ 25 cm d’eaux usées qui se sont infiltrées dans leur sous-sol aménagé au 2/3. « Dans la déclaration du vendeur, c’était écrit qu’il y avait eu des infiltrations d’eau en 2010 et 2011. On pensait que c’était réglé. En plus, comme on avait fait vérifier la pompe et le clapet antiretour par un plombier et que tout était fonctionnel, on n’aurait jamais pensé qu’une situation semblable pourrait nous arriver », raconte Marie-Laurence Harvey.
Divans, électroménagers, vêtements, une grande quantité de biens que le couple n’avait même pas encore pris la peine de déballer ou d’installer, en raison de leur déménagement récent, sont aujourd’hui une perte totale, sans parler des dommages occasionnés au sous-sol proprement dit. « Oui, on est assuré, mais le plus difficile dans tout cas, c’est d’apprendre qu’on ne pourra jamais profiter pleinement de la maison qu’on a achetée à cause de refoulements qui finalement sont plus fréquents qu’on semble nous l’avoir laissé croire. Pour nous, c’est tous les plans qu’on avait pour notre maison qui viennent de changer du tout au tout, à cause d’un simple orage », conclut Marie-Laurence, émotive.
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