Les maisons de deux résidentes de la 7e et la 8e Avenue à La Pocatière ont été jusqu’à quatre fois inondées d’eaux usées ces 15 dernières années lors de pluies diluviennes, malgré les diverses précautions qu’elles ont prises afin d’éviter que cette situation ne se reproduise. Exaspérées, elles pressent aujourd’hui la Ville d’intervenir.
Quatre. Le refoulement d’eaux usées survenu dans la cave de la maison de Louise-Marie Desjardins sur la 8e Avenue Richard est le quatrième en 21 ans. « Les eaux pluviales et les eaux usées passent dans le même tuyau dans notre secteur. Dès qu’il y a un gros orage, la conduite de la Ville se retrouve congestionnée et ça refoule dans nos maisons », résume-t-elle.
Après trois refoulements, dont deux majeurs à l’été 2007 et 2011, Louise-Marie Desjardins et un groupe de citoyens du secteur ont entrepris des démarches auprès de la Ville de La Pocatière afin de réclamer des correctifs à son système d’évacuation des eaux usées. « Un voisin qui est aujourd’hui décédé n’était même plus assurable à l’époque parce que les refoulements avaient été trop fréquents et qu’il avait fait trop de réclamations », se souvient-elle.
Une situation qu’elle et son conjoint Jean-Pierre St-Onge craignaient également après le refoulement de 2007, ce qui les a poussés à se lancer dans de grands travaux afin d’éviter que la situation ne se reproduise : installation d’un clapet antiretour; révision du drainage de la cour arrière à l’entrée du sous-sol; modification de la pente arrière du terrain; ajout de gravier au sol; réajustement de l’évacuation de l’eau pluviale des gouttières.
Malgré toutes ces précautions, les Desjardins—St-Onge n’ont pas été en mesure de prévenir le refoulement de 2011, pas plus que celui de cette année.
« Chaque fois, ça survient en été et ça brise nos vacances. En plus, on assume nous-mêmes les frais de nettoyage et de réparation, par peur de ne plus être assurable si on réclame une fois de trop, ou que nos assurances augmentent considérablement. Et même si on mettait notre maison en vente, qui va vouloir acheter sachant ça? On est prisonnier », s’indigne Louise-Marie Desjardins.
Trois fois inondée
Résidente de la 7e Avenue Digé à La Pocatière depuis 42 ans, Mariette Duval vit la même chose depuis une quinzaine d’années. « Avant, on a déjà eu de petits refoulements, mais les trois grosses fois où j’ai été inondée, c’est dans les 15 dernières années », se rappelle la dame, qui ajoute avoir trois clapets d’installés à sa résidence. « Si j’avais su que je me retrouverais dans cette situation à répétition lorsque j’ai emménagé dans ma maison, je vous jure que je n’aurais jamais aménagé mon sous-sol », poursuit Mme Duval.
Selon elle, le refoulement de cette année aurait causé pour plusieurs milliers de dollars de dommages. De plus, elle estime qu’il serait pire que le précédent survenu en 2011 qui, à l’époque, l’avait motivé à mettre sur pied une pétition demandant à la Ville de La Pocatière d’apporter des modifications à son réseau d’égout sanitaire et pluvial mixte sur la 7e et la 8e Avenue. « Après 2011, ils ont fait un bon nettoyage des tuyaux et ça se sentait, car il n’y avait plus d’odeurs qui semblaient s’échapper des bouches d’égout. Mais récemment, on dirait que les odeurs sont revenues, et comme par hasard, on a été inondé. Le nettoyage des conduites a-t-il bien été fait récemment? », questionne-t-elle.
« Il est temps que la Ville se penche sur la problématique et qu’elle la règle pour de bon », s’exclame Mariette Duval, ajoutant qu’elle allait faire parvenir une missive à la Ville de La Pocatière afin qu’elle convoque une rencontre avec tous les citoyens du secteur.
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