La participation de Saint-Roch-des-Aulnaies à une étude de regroupement municipal avec La Pocatière et d’autres municipalités de l’ouest du Kamouraska sème la discorde dans L’Islet. Déjà impliqué dans une démarche similaire avec Saint-Jean-Port-Joli, L’Islet et Saint-Aubert, le maire de Saint-Roch-des-Aulnaies André Simard s’est attiré les foudres du maire aubertois Ghislain Deschênes.
Girouette est le terme employé par le maire de Saint-Aubert pour qualifier son homologue aulnois, André Simard. M. Deschênes réagissait à un article paru en exclusivité dans Le Placoteux du 23 août dernier, dans lequel le maire de Saint-Roch-des-Aulnaies indiquait avoir l’assentiment de ses collègues de L’Islet-Nord, avec qui un projet de regroupement municipal est toujours à l’étude.
« C’est désappointant qu’une municipalité du lot regarde ailleurs, alors que tous les calculs ont été faits sur la base d’un regroupement à quatre », a indiqué M. Deschênes qui a contacté Le Placoteux de sa propre initiative.
En réplique, André Simard a rappelé que le conseil municipal qu’il préside est souverain, et qu’il n’avait pas à demander la permission à une autre municipalité pour les actions posées par son équipe. De surcroît, il a rappelé que les démarches pour participer à l’étude de Kamouraska-Ouest émanent de discussions avec ses collègues conseillers, qui souhaitaient que cette possibilité de regroupement soit aussi étudiée lorsqu’ils ont appris que La Pocatière allait mener pareille démarche avec ses voisines.
« J’ai été mandaté pour vérifier si on pouvait participer. Comme la population est celle qui aura le dernier mot, notre devoir comme élus est d’aller chercher le maximum d’informations autour de nous pour qu’elle soit en mesure de faire un choix éclairé », a-t-il ajouté.
Normand Caron en accord
Contacté à cet effet, le maire de Saint-Jean-Port-Joli Normand Caron s’est dit en accord avec la démarche de Saint-Roch-des-Aulnaies.
Ayant reçu l’assurance d’André Simard que l’étude à quatre se poursuivait tout de même dans L’Islet-Nord, il ne voit pas d’objection à ce qu’il évalue également la possibilité d’un regroupement avec La Pocatière.
« Ma seule demande est que l’étude de Kamouraska-Ouest, entamée après la nôtre, ne retarde pas la présentation de nos résultats à la population de L’Islet-Nord », a-t-il déclaré.
Précisons que le maire de L’Islet Germain Pelletier a également été contacté par Le Placoteux, mais ce dernier étant en vacances, il n’a pu commenter la sortie de Ghislain Deschênes. Normand Caron a néanmoins ajouté qu’il voyait L’Islet comme Saint-Roch-des-Aulnaies, à la frontière de Cap-Saint-Ignace dans la MRC voisine de Montmagny.
« Germain pourrait très bien m’arriver et me dire qu’il veut étudier un regroupement avec Cap-Saint-Ignace, ce qui serait légitime, et je ne vois pas comment je pourrais l’en empêcher », a-t-il poursuivi.
Brassage territorial
Advenant un regroupement de Saint-Roch-des-Aulnaies avec La Pocatière, un rebrassage territorial comme il s’en voit rarement au Québec se mettrait en branle, puisque la municipalité intégrerait les territoires de la MRC de Kamouraska et de la région administrative du Bas-Saint-Laurent.
Selon le député de Côte-du-Sud Mathieu Rivest, ce genre de situation, plutôt inhabituelle, s’est déjà produite ailleurs dans la province.
« Ce n’est pas courant, mais je me suis informé auprès de ma collègue Andrée Laforest (ministre des Affaires municipales), et oui, c’est possible. Le Ministère [des Affaires municipales et de l’Habitation] serait là pour les accompagner dans la transition, le cas échéant », a-t-il précisé.
Préfète de la MRC de L’Islet et mairesse de Saint-Damase-de-L’Islet, Anne Caron a rappelé qu’elle n’avait aucun pouvoir décisionnel sur ces projets d’étude menés de part et d’autre de la frontière régionale.
Elle n’a pas non plus voulu s’avancer sur l’avenir de la MRC de L’Islet, advenant le départ de Saint-Roch-des-Aulnaies vers le Kamouraska.
« Quand on est à la tête d’une grande famille, on veut la préserver telle quelle, mais parfois ce n’est pas possible de retenir tout le monde. Pour le moment, il y a toujours 14 municipalités dans le giron de la MRC de L’Islet, et on va travailler dans cette optique tant et aussi longtemps qu’une étude ou une autre ne sera pas complétée, et que la population n’aura pas fait son choix. »