Une assemblée de paroissiens est à prévoir incessamment au sujet de l’avenir de l’église de Sainte-Louise de confirmer la présidente de la Fabrique Chantale Pelletier. Rappelons qu’un comité de travail planche depuis quelques mois sur la reconversion du bâtiment.
Ce comité accompagné par la MRC de L’Islet est formé du maire de Sainte-Louise Normand Dubé, de l’abbé Christian Bourgault, de représentants de la Fabrique et de la communauté. De janvier à juin 2021, ce dernier a procédé à la cueillette d’idées auprès des citoyens quant aux projets à privilégier dans le processus de reconversion du bâtiment. Plusieurs ont été soumis, provenant d’horizons divers, mais seulement une vingtaine ont été retenus.
Un autre travail effectué en parallèle auprès d’une vingtaine de groupes communautaires ou d’organisations de Sainte-Louise a ensuite permis d’identifier les cinq critères prioritaires à respecter dans la reconversion de l’église, permettant ainsi de réduire la liste des projets soumis à six jugés pertinents pour la municipalité. Ces six projets retenus sont : le déménagement de la bibliothèque municipale ; l’aménagement d’un coin spectacle pour l’accueil de chorales, de pièces de théâtre ou des soirées cabaret ; la création de plateaux sportifs ou d’amusement intérieur avec coin enfant et café ; un marché public intérieur ; un espace de formation sur les métiers traditionnels, ex aequo avec des cours de production et de transformation agroalimentaire.
« Les cinq critères essentiels identifiés à très forte majorité par l’ensemble des répondants [étaient] la viabilité et l’autonomie financière du projet, la capacité du promoteur à mener à bien le projet, la conservation d’éléments architecturaux, l’acceptabilité sociale et l’adhésion de la population locale, et, pour terminer, ex aequo, le caractère attractif, innovant, distinctif du projet et l’ajout de nouveaux services offerts à la population », peut-on lire dans le journal local de Sainte-Louise et Saint-Roch-des-Aulnaies la Ferrée-Pinguet de décembre 2021.
Une rencontre avec les paroissiens de Sainte-Louise doit maintenant avoir lieu à courte échéance en compagnie du maire Normand Dubé, mais également de représentants du Diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière. L’objectif est d’informer les pratiquants et d’écouter leurs préoccupations concernant l’avenir de leur lieu de culte.
« Une demande d’accompagnement sera également déposée auprès du Conseil du patrimoine religieux du Québec afin qu’une ressource externe fasse une étude de préfaisabilité sur les [six] projets (deux ex aequo) porteurs identifiés par la communauté, étayant les possibilités réelles de chacun, les forces et les faiblesses. À l’issue de cette recherche, une consultation publique sera faite par la Municipalité où la communauté pourra se prononcer en toute connaissance de cause sur le projet final à retenir à partir des résultats de l’analyse », est-il écrit dans cette même dépêche.
Citation patrimoniale
En attendant, le comité de travail planche également sur la citation patrimoniale de l’église. Ce processus relativement long doit être complété avant que ne soient apportées quelconques modifications au bâtiment, puisque cet élément permettra de bien cibler ce qui est essentiel et déterminant à conserver parmi les aspects architecturaux de nature patrimoniale qui auront été identifiés au sein du bâtiment.
Notons qu’une citation au patrimoine bâti permettrait l’obtention d’aides financières dans le cadre du processus de reconversion de l’église. L’agent de développement en patrimoine bâti de la MRC de L’Islet accompagne actuellement la Municipalité dans la démarche. Des consultations publiques doivent aussi être tenues dans la foulée.
Bâtie entre 1857 et 1859, l’église de Sainte-Louise est déjà considérée comme ayant valeur supérieure, catégorie C, selon l’inventaire d’évaluation patrimoniale et de hiérarchisation régionale des lieux de culte réalisé à l’échelle du Québec en 2003-2004, par le Conseil du patrimoine religieux du Québec. Entièrement construite en pierre selon les plans de l’architecte Charles Bernier et recouverte d’un toit de tôle, elle est meublée de pièces jugées exceptionnelles provenant de l’ancienne église de Saint-Roch-des-Aulnaies, comme « le maître autel en bois doré, réalisé entre 1792 et 1793 par François Baillairgé (1759-1830) son père Jean (1726-1805) et son frère Pierre-Florent (1761-1812) », écrivait en mars 2021 l’historien et chroniqueur du Placoteux Yves Hébert.
Ce dernier citait également d’autres pièces étant l’œuvre de François Baillargé, comme le retable, la chaire, le banc d’œuvre et le tabernacle. Il ajoutait « que les Baillairgé ont contribué à implanter sur la Côte-du-Sud le style néo-classique qui a connu une grande popularité au cours de la seconde moitié du 19e siècle ».