La saison d’automne sur la scène culturelle s’amorce avec optimisme, mais la prudence est de mise en raison de l’incertitude sanitaire. L’arrivée du passeport vaccinal et des limites claires permettent toutefois d’envisager les prochains mois avec plus de certitudes.
Après une année et demie entrecoupée de fermetures, de reprises temporaires et surtout de créativité pour tenir à bout de bras la culture dans la région, les organisations abordent l’automne avec plus de confiance. Le retour à la normale n’est par contre pas pour tout de suite, mais les assouplissements permettent une belle progression par rapport à la même date l’an dernier.
Aux Arts de la Scène (ADLS) à Montmagny, la programmation d’automne a été lancée, sans aborder celle de l’hiver comme c’est le cas habituellement. En respectant la demande du gouvernement de laisser un siège libre entre chaque bulle — que ce soit une personne seule ou une famille de huit —, l’équipe peut accueillir un peu plus de la moitié des spectateurs qu’une salle complète habituelle. Sinon, la clientèle est heureusement au rendez-vous, soutien le directeur Christian Noël.
« Toutes les catégories de clientèle sont de retour. La différence est que les achats se font un peu plus à la dernière minute. Mais les gens sont au rendez-vous et pour le passeport vaccinal après quelques jours, on avait plus d’inquiétudes de ce côté », a dit M. Noël.
La créativité et l’agilité des équipes sont encore mises à rude épreuve. Les reports et remboursements qui ont marqué la dernière année et demie sont encore en cours. À titre d’exemple, le spectacle de l’humoriste Simon Leblanc, vendu à pleine capacité, sera finalement présenté en deux temps pour séparer la salle, ce qui entraîne évidemment des pertes de rentabilité. Malgré l’incertitude, on espère que la situation évolue positivement avec encore plus d’allègements.
« On aimerait que ça rouvre. Maintenant que le passeport est en fonction, pourquoi on ne pourrait pas être à pleine capacité ? Selon moi, c’est sécuritaire, tout le monde met son masque quand il se déplace, entre autres. Reste que l’automne nous fait peur, un peu comme tout le monde, on est sur le frein », ajoute Christian Noël.
Prudence
À la Salle André-Gagnon de La Pocatière, Doris Ouellet se dit optimiste et prudente. Sa grande salle pouvant accueillir 640 personnes permet l’accès actuellement à environ 250 personnes, selon le principe d’un banc entre les bulles. Là aussi, le contenu de la programmation de l’hiver ne sera pas annoncé tout de suite. On observe aussi ce qui sera possible de faire pour les enfants des écoles environnantes, car par le passé on accueillait parfois jusqu’à 400 enfants pour leur faire découvrir des spectacles culturels et éveiller leur curiosité.
« Les lignes s’écrivent progressivement. Est-ce qu’on va pouvoir recevoir les écoles ? Possiblement, mais dans quelles conditions ? Les écoles deviennent en quelque sorte des bulles. Ce sont ces éléments-là qu’on l’on doit regarder un peu plus adéquatement », a dit Doris Ouellet.
Finalement, au Centre socioculturel Gérard-Ouellet de Saint-Jean-Port-Joli, on indique que le cinéma de répertoire fonctionne très bien, chaque représentation pouvant accueillir une centaine de personnes, un nombre amplement suffisant. Claire Wingen a pu constater que la clientèle est de retour et avide de découvrir la programmation.