La Corporation de développement de Mont-Carmel se voit toujours comme celle qui pourrait s’occuper de la gestion de la future aire protégée dans le pourtour du lac de l’Est. Confier cette gestion au milieu serait porteur pour l’organisation et en matière d’acceptabilité sociale, selon le président Denis Lévesque.
La rumeur voulant que le gouvernement du Québec interdise prochainement toute exploration d’énergie fossile sur le territoire québécois a fait raviver l’espoir de voir le projet de réserve de biodiversité se concrétiser au lac de l’Est. Rappelons que le territoire visé d’environ 100 km2 en amont et dans le pourtour du lac n’avait pas été retenu par le gouvernement du Québec en décembre dernier lorsque ce dernier a procédé à l’annonce de nouvelles protégées sur le territoire québécois. La raison « non-officielle » serait les permis pétroliers émis il y a quelques années à certaines entreprises et qui quadrillent le territoire visé pour l’aire protégée.
Localement, la Corporation de développement de Mont-Carmel se voit depuis près de dix ans comme la porteuse de ce projet, également poussé par le Conseil régional de l’environnement du Bas-Saint-Laurent (CREBSL). Une fois l’aire protégée créée, elle ambitionne d’en assumer la gestion et de l’articuler à son projet de forêt de proximité qui consiste en un territoire de coupe et d’aménagement forestier qui serait sous sa juridiction.
« La Corporation s’occupe déjà de la gestion du camping. Si on peut attacher à ça la zone de biodiversité et le projet de forêt de proximité, on aurait ici une appropriation complète du territoire et une gestion véritablement intégrée qui inclurait la conservation, l’exploitation et le développement récréotouristique du secteur », résume le président.
Acceptabilité sociale
La réserve de biodiversité autour du lac de l’Est bénéficiait d’une belle acceptabilité sociale au départ, ce que Patrick Morin du Conseil régional de l’environnement du Bas-Saint-Laurent (CREBSL) estime être toujours le cas après une consultation récente des principaux acteurs concernés. Denis Lévesque avoue toutefois que des questions peuvent encore demeurer, citant le cas d’un acériculteur qui l’a approché dernièrement et qui se questionnait sur l’agrandissement éventuel de son érablière.
« Les érablières actuelles et celles qui ont un potentiel d’exploitation futur sont exclus de l’aire protégée. Même chose pour la zone de villégiature. Mais c’est sûr que lorsqu’il y a un projet comme celui-là qui prend des années à se concrétiser, il peut y avoir de nouveaux joueurs qui font leur apparition autour du lac et qui ne sont pas au courant des projets déjà en branle. C’est un enjeu », souligne Denis Lévesque.
Confier la gestion de l’aire protégée à un organe de concertation locale est une façon d’assurer cette acceptabilité sociale autour du projet et de bien le communiquer, poursuit le président. Des vidéos explicatives du projet et orientées vers les décideurs politiques et le grand public pourraient d’ailleurs voir le jour prochainement. Celles-ci seraient réalisées par Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP Québec). Cette idée est cependant encore au stade embryonnaire, de conclure Denis Lévesque.
