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Une grande ville régionale autour de Rivière-du-Loup ?

L’aspirant maire de Rivière-du-Loup, Christian Pelletier, aimerait que des municipalités du Kamouraska fassent partie de son grand projet de regroupement. Photo : Courtoisie

Christian Pelletier, candidat à la mairie de Rivière-du-Loup, veut frapper un grand coup dans sa campagne électorale. Dans son programme, il ne propose rien de moins que de regrouper l’ensemble des municipalités de la MRC de Rivière-du-Loup. Là où ça nous intéresse, c’est que son idée inclut des municipalités du Kamouraska.

« J’ai comme une wish list [NDLR Liste de souhaits]. De dire que ça va se réaliser, je ne sais pas, mais à tout le moins, l’idée est de lancer le débat pour avoir un poids démographique plus grand », dit-il en entrevue au Placoteux, et citant des municipalités comme Saint-André, Saint-Joseph et Saint-Alexandre. Cette dernière est la plus près de Rivière-du-Loup, à une vingtaine de kilomètres. Selon M. Pelletier, le sentiment identitaire en serait amélioré.

« Beaucoup de gens, lorsqu’ils se présentent à l’extérieur, ne disent pas qu’ils viennent de Saint-Joseph-de-Kamouraska. Ils vont dire qu’ils viennent de Rivière-du-Loup, même s’ils résident dans ces villages », a fait valoir M. Pelletier qui reconnaît que son projet ne plaira pas à tout le monde, notamment aux élus déjà en place.

« Je donne un coup de pied dans le nid de fourmis, et on verra ce qui en sortira », résume-t-il. À ses yeux, il s’agit de penser à long terme. « Un maire ne doit pas gérer seulement pour demain matin, il doit se projeter dans cinq, dix, quinze ans, et voir ce que ça signifie comme société. »

S’il salue le récent regroupement dans l’ouest de la MRC — entre La Pocatière, Sainte-Anne et Saint-Onésime —, il affirme que l’exercice aurait pu être de plus grande envergure. « À mon avis, pour les quatre autres municipalités qui se sont retirées, c’est peut-être une occasion manquée. Rivière-du-Loup et La Pocatière pourraient être les deux pôles importants. »

Selon lui, une fusion permettrait d’obtenir un poids démographique plus grand, et d’accroître l’attractivité de la région auprès des entreprises et des gouvernements supérieurs. « On échappe des opportunités en restant isolés », a-t-il insisté, citant des cas de recrutement de gestionnaires, ou encore la tenue des Jeux du Québec comme exemples de ce manque de visibilité.

Un engagement né d’expériences locales

Homme d’affaires, Christian Pelletier s’est fait connaître comme président du comité organisateur des Jeux du Québec d’hiver 2021, reportés deux fois en raison de la pandémie. L’événement, finalement tenu à l’hiver 2023, a été un succès qui lui a valu un prix de l’Assemblée nationale. « On a travaillé régionalement, tout le monde ensemble, et on a prouvé ce qu’on pouvait accomplir collectivement », raconte-t-il. C’est dans cet esprit qu’il souhaite maintenant s’impliquer à l’hôtel de ville de Rivière-du-Loup.

Regroupement avec Rivière-du-Loup : Difficile à envisager affirme le préfet

Appelé à réagir par Le Placoteux, le préfet élu de Kamouraska Sylvain Roy estime qu’un tel projet est difficile à envisager. « Déjà, de proposer une MRC, une ville, ce serait très gros à avaler et fort complexe à “vendre” pour l’ensemble de la population de la MRC de Rivière-du-Loup. Tout est faisable, mais ce serait bien de voir un début d’esquisse d’un si vaste chantier », commente-t-il, rappelant que les avancées en matière de fusions au Bas-Saint-Laurent depuis 30 ans ont été plutôt rares.

« Bien sûr, au Kamouraska, on salue la récente fusion des trois municipalités de l’ouest, mais ce fut un travail de près de trois ans pour les conseils municipaux concernés. Et que dire de l’acceptabilité sociale, si importante », poursuit le préfet, pour qui de rajouter l’est du Kamouraska, un territoire voisin, serait difficile à envisager.

« Qui plus est, en 31 ans au Kamouraska, c’est vraiment la première fois que j’entends une telle possibilité. Peut-être en entendrons-nous un peu plus au cours de la campagne. Qui sait, peut-être que Christian a une carte cachée dans sa manche ? »

La mairesse de Saint-Joseph-de-Kamouraska, Nancy St-Pierre, a aussi accepté de réagir. Cette dernière affirme que si le candidat Pelletier désire échanger sur ce point avec elle et les maires voisins, ce sera avec plaisir. « Lorsque je vais à l’extérieur, je dis le mot Kamouraska, et on nous identifie très bien. Surtout que dans le mot Kamouraska, il a le mot “amour”. Comment faire pour ne pas aimer notre région ?