La Pocatière remet ça et lance un nouveau projet d’études devant se pencher sur les regroupements municipaux, de services ou les partages de ressources. Ses voisines Sainte-Anne-de-la-Pocatière, Saint-Onésime-d’Ixworth, Saint-Gabriel-Lalemant, Saint-Pacôme et Rivière-Ouelle y seront partie prenante.
À l’initiative du maire de La Pocatière Vincent Bérubé, les maires des cinq autres municipalités ont accepté d’y participer et une résolution l’officialisant sera adoptée par l’ensemble des conseils municipaux en août prochain. Saint-Onésime-d’Ixworth avait pourtant déjà adopté la résolution confirmant leur participation selon le procès-verbal du 7 juin dernier, même chose en juillet pour Saint-Pacôme selon la mairesse Louise Chamberland, mais des ajustements obligent les deux municipalités à repasser le tout devant leur conseil le mois prochain.
D’après Benoît Pilotto, maire de Saint-Onésime-d’Ixworth, un paragraphe supplémentaire doit spécifier que chacune des municipalités pourra se retirer du processus d’étude à tout moment, ce qui n’était pas le cas avec la résolution précédente. Précisons que cette première résolution axait aussi spécifiquement sur les regroupements municipaux, alors que quatre des six maires impliqués dans la démarche et interrogés par Le Placoteux insistent maintenant davantage sur les regroupements de services et le partage de ressources comme objet d’étude, bien avant d’évoquer la possibilité de regroupements municipaux.
« Nous ne sommes par frileux avec le concept (regroupements municipaux), on veut juste bien choisir nos mots. Il y a deux ou trois ans, un même projet d’étude était dans l’air par les mêmes municipalités et tout le monde est monté aux barricades. Il est important que la population comprenne que oui, ça peut être la solution (les regroupements municipaux), mais que c’est elle qui aura le dernier mot », s’est défendue Louise Chamberland.
L’étude à laquelle la mairesse de Saint-Pacôme fait référence portait pourtant sur la coopération municipale et n’abordait pas la question des regroupements municipaux. Outre les six municipalités impliquées dans le projet actuel, Saint-Roch-des-Aulnaies était aussi des discussions qui avaient été entamées à l’automne 2019. Le maire André Simard avait fini par retirer sa municipalité du projet au printemps 2021, jugeant l’avancée des travaux « très limitée », indépendamment des ralentissements pandémiques. Il a ensuite joint avec Saint-Jean-Port-Joli, Sainte-Louise, Saint-Aubert et L’Islet un autre projet visant cette fois à étudier un regroupement municipal entre ces cinq municipalités de L’Islet-Nord. Les conclusions se font d’ailleurs toujours attendre.
Quant au projet de coopération municipale, ce dernier est finalement mort au feuilleton, aucun consultant n’ayant soumissionné à l’appel d’offre lancé par la Ville de La Pocatière. « Le mandat était peut-être trop large et “à la carte”, selon ce qui convenait à chaque municipalité », reconnaît aujourd’hui Rosaire Ouellet, maire de Sainte-Anne-de-la-Pocatière.
Main-d’œuvre
Un an plus tard, la réalité semble toutefois avoir rattrapé les élus. Outre les changements survenus à la tête de trois des six municipalités impliquées, la pénurie de main-d’œuvre fait de plus en plus mal et impacte les services aux citoyens. Saint-Pacôme est à la recherche d’un directeur général depuis près d’un an ; Rivière-Ouelle a été forcée d’annuler son camp de jour ; Saint-Onésime-d’Ixworth aimerait bonifier son offre en loisirs ; Sainte-Anne-de-la-Pocatière arrive tout juste à trouver des conducteurs pour son déneigement hivernal.
L’étude, qui sera menée et financée par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH), doit donc se pencher sur les autres possibilités de mise en commun des services, mais également apporter des conclusions sur l’éventualité d’un regroupement municipal des six municipalités. Pragmatique, le maire de La Pocatière Vincent Bérubé est d’avis qu’il s’agit certainement, à terme, de la solution.
« Une ville de 20 000 habitants a un maire et six conseillers. Nos six municipalités, ensemble, ont six maires et 36 conseillers pour environ 10 000 de population. On a déjà tous les services à la Ville de La Pocatière : une trésorerie, une greffe, une cour municipale, un service des communications, des infrastructures, pour un budget d’environ 10 M$ par année. On serait capable de desservir plus de monde autour de nous. »