Des chercheurs entament un projet de recherche innovateur sous forme de « laboratoire vivant », en allant directement rencontrer les personnes aînées, entre autres de L’Islet.
La Dre Michèle Morin, chercheuse régulière, explorera cette façon de faire pour la première fois, ce qui l’interpelle grandement.
« C’est une méthode récente. Historiquement, la recherche est un processus plutôt rigide. Un laboratoire vivant, c’est davantage de créer des opportunités d’aller vers les utilisateurs potentiels des découvertes, donc la population. C’est de partir la réflexion à partir d’eux. Le véritable expert, ce n’est pas le chercheur, c’est la population », dit Dre Michèle Morin, cochercheuse principale, clinicienne en vieillissement, interniste gériatre dans la région de Montmagny-L’Islet et directions du programme de soutien à l’autonomie des personnes aînée.
Des chercheuses et des chercheurs du Centre de recherche du Centre intégré de santé et des services sociaux (CISSS) de Chaudière-Appalaches et de quatre universités, soit l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), l’Université Laval, l’Université de Sherbrooke et l’Université du Québec à Trois-Rivières réaliseront cette recherche sur le « bien vieillir » en contexte de ruralité. On cherche à savoir de la bouche des aînés eux-mêmes quels sont les éléments importants de leur bien-être, car on estime qu’on ne vieillit pas de la même façon qu’on habite le centre-ville de Montréal ou Saint-Pamphile, par exemple.
Résultat
L’important pour la Dre Morin sera d’aborder ce projet de façon positive et bienveillante en mettant l’accent sur les facteurs favorisant la santé et le bien-être plutôt que de parler de maladies et de déficits. Cette expérimentation servira ensuite à l’ensemble du Québec autant par son résultat que par sa méthode.
« On va être novateur autant dans le contenant que dans le contenu. Après, on pourra étendre les apprentissages à d’autres territoires de la province et la façon dont on va l’avoir fait pourrait aussi se transposer à reprendre la même méthodologie auprès d’autres clientèles ou populations », ajoute Dre Morin.
Les rencontres seront réalisées dans le milieu des participants, selon ce que les aînés préfèrent. Cette adaptation démontre l’essentiel justement de la façon dont la recherche sera menée.
L’équipe a reçu un financement de près de 900 000 $ des Fonds de recherche du Québec. Le projet se déroulera dans les milieux ruraux de Chaudière-Appalaches, dont L’Islet. Des personnes aînées et des partenaires de la communauté, des municipalités, du réseau de la santé et des services sociaux ainsi que des milieux d’enseignement et de recherche seront invités à élaborer, à mettre en place et à évaluer une plate-forme d’activités visant la rencontre, les discussions et l’expérimentation commune.