Violence faite aux femmes : Des intervenants s’attaquent aux préjugés persistants

Lancement de la campagne.

Les préjugés et mythes sont persistants en matière de violence faite aux femmes. Pour s’y attaquer, des partenaires du Bas-Saint-Laurent lancent une campagne de sensibilisation qui démolit plusieurs mythes comme l’âge des victimes, la facilité de quitter un mari violent, et la violence dans les couples lesbiens.

Le CISSS du Bas-Saint-Laurent et les membres de la Table de concertation en matière de violence conjugale et d’agression sexuelle de l’est du territoire unissent leurs voix pour sensibiliser la population au phénomène des violences faites aux femmes. Une campagne mettant de l’avant les principaux mythes est donc lancée. 38 % des personnes de 18 à 29 seraient victimes de violence.

Différentes phrases et images-chocs ont été choisies : à 23 ans, elle est à l’abri ; c’est elle qui a couru après ; à mon âge [NDLR : aînée], je peux dormir tranquille ; l’agressivité est naturelle chez les hommes ; elle pourrait facilement le quitter si elle le voulait ; la violence du conjoint fait partie de certaines cultures ; et il n’y a pas de violence dans les couples lesbiens sont les thèmes retenus.

« On a décidé de prendre les sept mythes les plus tenaces, et qu’on entend le plus venant de la population. On voulait contrer et démystifier ces préjugés », a dit Michelle-Kim Gagnon, intervenante au Centre-Femmes de Rimouski, lors du lancement le jeudi 1er décembre.

Ressources

Le but est évidemment d’interpeller les gens sur le sujet et de rappeler toutes les ressources qui existent. « On est dans une période où plein de dossiers sont médiatisés. Ça peut générer des questionnements chez des personnes, des prises de conscience, des inquiétudes. C’est pour cela qu’on veut qu’elles connaissent toutes les ressources qui existent », indique Sophie Gasse, directrice générale du CAVAC Bas-Saint-Laurent.

« Un filet de sécurité autour des victimes, ça ne se fait pas seulement avec la police. Ça prend tous les partenaires. Malheureusement, des victimes, il y en a toujours », précise Julie Gagné de la Sûreté du Québec.

Chaque année, du 25 novembre au 6 décembre, le Québec souligne les Journées d’action contre les violences faites aux femmes. Il s’agit d’un moment privilégié pour dénoncer collectivement le caractère inacceptable de la violence fondée sur le sexe, et pou redonner aux femmes le pouvoir de s’exprimer. Cette nouvelle édition se déroule sous le thème « Guérir pour transformer, transformer pour guérir : déracinons la violence ».

Au Québec, 88 % des personnes victimes d’agressions sexuelles sont des filles et des femmes ; 95 % des victimes de proxénétisme et de traite de personnes sont des filles et des femmes ; et les femmes représentent 76 % des victimes d’infractions contre la personne en contexte conjugal (source : ministère de la Sécurité publique).

Exemple de la campagne.
Exemple de la campagne.
Exemples de la campagne.