Malgré la mobilisation des dernières semaines des élus de Kamouraska-L’Islet, la construction du Pavillon de médecine vétérinaire a été confirmée à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) mardi. Le coût global du projet reste à déterminer, mais la première cohorte de 25 étudiants est attendue pour l’automne 2024.
En aucun moment, avant la période des questions, les principaux intervenants — Danielle McCann, ministre de l’Enseignement supérieur ; André Lamontagne, ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation ; François Deschênes, recteur de l’UQAR ; Christine Theoret, doyenne de la Faculté de médecine vétérinaire — ont fait référence au débat des dernières semaines suggérant de retenir le site de La Pocatière plutôt que Rimouski pour accueillir cette formation. Jamais il n’a été question non plus de partenariats possibles avec l’ITAQ, Campus de La Pocatière, contrairement à ce que le ministre Lamontagne avait lui-même évoqué lors de son récent passage à Rimouski.
À moins d’un changement de dernière minute, le Pavillon de médecine vétérinaire verra finalement le jour à l’UQAR comme prévu et sera fin prêt pour accueillir ses premiers étudiants à l’automne 2024. Le projet est bel et bien inscrit au Plan québécois des infrastructures 2022-2032, de confirmer la ministre McCann, mais il est trop tôt pour confirmer la hauteur de l’investissement, a-t-elle dit. Rappelons que le chiffre de 40 M$ est pourtant avancé depuis un moment dans ce dossier.
Salles de classe, bureaux, animalerie, laboratoires sont parmi les éléments qui ont été énumérés par la ministre et qui doivent se retrouver dans le futur pavillon. « Ça sera adapté aux besoins propres du domaine », a-t-elle ajouté, le recteur de l’UQAR promettant ensuite des infrastructures à la fine pointe de la technologie et un environnement de recherche et d’études dynamiques pour les étudiants futurs.
Le ministre Lamontagne et la doyenne Christine Theoret ont de leur côté rappelé le besoin criant de vétérinaires pour gros animaux, principalement en région, ce qui a motivé dès le départ ce projet de décentralisation de l’enseignement de la médecine vétérinaire vers Rimouski. Le programme actuellement offert à l’Université de Montréal (UdeM) se donne exclusivement à sa Faculté de Saint-Hyacinthe et 96 étudiants y sont admis annuellement. Dans la cohorte de 25 prévue à l’UQAR dès 2024, la moitié serait destinée à devenir vétérinaires pour gros animaux.
Marie-Eve Proulx réagit
Non interpellée par les élus de Kamouraska-L’Islet dans ce dossier, a-t-elle tenu à rappeler, la députée de Côte-du-Sud Marie-Eve Proulx a confié, en marge de cette annonce, vouloir travailler à amener les deux dernières années de ce programme d’enseignement sur cinq ans à La Pocatière. Selon elle, les appuis et les leviers politiques nécessaires seraient au rendez-vous pour que cela se concrétise.
« Je ne vais pas fuir mes responsabilités dans ce dossier. L’opportunité est là et c’est plus logique aussi avec ce qui existe déjà à La Pocatière : les bâtiments, les infrastructures, mais aussi la formation en Santé animale au Cégep de La Pocatière. Je crois que la région gagnerait à travailler avec l’UQAR en ce sens », a-t-elle déclaré.
Or, selon ce qui a été de nouveau annoncé par la doyenne de la Faculté, la quatrième année du programme se déroulerait dans les installations de l’UdeM à Saint-Hyacinthe. La cinquième année serait quant à elle axée sur les stages et les étudiants seraient orientés vers les installations actuelles de la Faculté ou vers les régions jugées vulnérables en matière de présence vétérinaire.
Autre suggestion de Marie-Eve Proulx dans la foulée de ce débat : convoquer maintenant un comité sur l’avenir de l’éducation à La Pocatière et en Côte-du-Sud afin d’en venir à un plan d’action échelonné sur cinq ans avec pour objectif de mieux positionner la région à ce chapitre, actualiser la formation déjà offerte, voire la propulser davantage, entre autres dans le domaine agricole.« Il faut travailler une meilleure synergie institutionnelle entre nos établissements d’enseignement et éviter d’être à la remorque des événements », concluait-elle.