Au début des années 1950, les orphelinats mis en place par le clergé au Québec ne suffisent pas à la demande pour placer les enfants abandonnés ou délaissés en raison de la pauvreté.
On a alors recours à des agences sociales diocésaines. En 1953, le premier évêque du diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière Bruno Desrochers crée le Service social de l’enfance et de la famille qui contribue à placer les orphelins dans des familles d’adoption.
La direction de ce service est confiée à l’abbé Maurice Proulx. Délaissant ses travaux de prêtre cinéaste, Maurice Proulx travaille alors avec Fernand Lord, diplômé de l’École des sciences sociales de l’Université Laval, pour implanter ce service, car il n’a aucune expérience dans ce domaine. Pour répondre aux besoins de placement d’enfants, il conclut des ententes avec la Crèche de la Miséricorde et la Société d’adoption de Montréal avec le soutien de garde Irène Lavoie. Ce sont les Filles d’Isabelle de La Pocatière et d’autres femmes de Montmagny qui se chargent de les accueillir le temps de leur trouver des parents. Leur arrivée à la gare est un événement chargé d’émotions.
Maurice Proulx contribue ainsi à sensibiliser la population aux problèmes des enfants abandonnés. Il s’implique même auprès des mères célibataires pour leur fournir du soutien en dépit des considérations morales entourant les naissances hors mariage à l’époque. Voyant les besoins de l’aide à l’enfance et à la famille, il assume la direction de Service social de l’enfance de 1953 à 1965.
Le Service social de l’enfance et de la famille compte trois pouponnières en janvier 1954. Bien que l’organisme ait élargi sa mission avec les années, il a poursuivi ses activités de placement d’orphelins jusqu’à sa fermeture en 1973. L’arrivée de ces nouveaux nés à la gare de La Pocatière a marqué la mémoire de nombreux résidents de la Côte-du-Sud.