Différents acteurs du milieu politique et de l’éducation de la région n’ont pas eu à se faire convaincre bien longtemps des bénéfices qu’aurait une formation universitaire en médecine vétérinaire enseignée entre les murs de l’ITAQ de La Pocatière, tel que suggéré par le maire de Saint-Roch-des-Aulnaies et ancien directeur de l’ITA André Simard. Le ministre de l’Agriculture, quant à lui, semble toutefois garder le cap sur Rimouski.
Rappelons que dans une lettre ouverte adressée au ministre de l’Agriculture André Lamontagne, André Simard suggère à ce dernier de considérer l’ITAQ à La Pocatière comme lieu d’enseignement de la formation universitaire « décentralisée » de l’UQAR, en collaboration avec l’Université de Montréal. M. Simard faisait cette sortie après que le Conseil du trésor ait donné le feu vert à la planification à Rimouski du projet de Pavillon de médecine vétérinaire de l’UQAR.
« Comme on le sait, la masse salariale pèse lourdement dans la balance d’un budget universitaire. Il faut avoir les moyens financiers suffisants pour attirer et développer les meilleures compétences pour la formation et la recherche. C’est tout un défi. Alors, pourquoi ne pas privilégier de bâtir sur les acquis déjà présents à La Pocatière, notamment un immeuble central qui fut jadis la Faculté d’agronomie de l’Université Laval avec une ferme-école exploitant deux productions laitières, un cheptel chevalin et des installations d’autres productions animales », questionnait-il ?
Contactée par Le Placoteux, Alexandra Houde, attachée politique du ministre Lamontagne, a répondu ceci : « Le projet de pavillon de médecine vétérinaire à Rimouski a été inscrit au dernier Plan québécois des infrastructures. Les ministres Lamontagne et McCann en feront l’annonce officielle dans les prochaines semaines et les détails seront dévoilés à ce moment ».
Pour le maire de La Pocatière Vincent Bérubé, qui s’est rapidement rallié à la proposition de son homologue de Saint-Roch-des-Aulnaies, « ce n’est pas fini tant que ce n’est pas fini », a-t-il rappelé, soulignant qu’il y croira tant et aussi longtemps que la première pelletée de terre n’aura pas été faite à Rimouski. Il promet même une mobilisation plus grande et rapide dans ce dossier, et cela, malgré le fait que La Pocatière semble s’inviter un peu tard dans le débat.
« Après avoir discuté avec André Simard de ce qui est déjà en place à Saint-Hyacinthe autour de cette formation, il est évident que La Pocatière est l’endroit de choix pour ce projet. On a les installations, les troupeaux et on est en plein cœur d’un milieu agricole. On doit être considéré », a-t-il déclaré.
Le préfet de la MRC de Kamouraska Sylvain Roy est aussi de cet avis et semble déjà décidé à prendre part à la mobilisation. « C’est certain que la MRC est ouverte à des actions pour affirmer que La Pocatière est bien placée pour accueillir ce programme, dans la mesure où l’ITAQ le peut et le veut. Ce sujet sera donc discuté au prochain conseil de la MRC. On se penchera certainement sur la possibilité d’interpeller le ministre et le conseil d’administration de l’ITAQ à ce propos », a-t-il écrit.
Cégep de La Pocatière
Du côté du Cégep de La Pocatière, la directrice générale Marie-Claude Deschênes a reconnu en savoir peu sur le projet actuellement porté par l’UQAR, au-delà de ce qui circulait déjà dans les médias. Elle se disait néanmoins ouverte aux collaborations futures, que l’enseignement soit offert à Rimouski ou La Pocatière. « Il faut rappeler que nos collaborations sont multiples et en continu avec l’UQAR. À titre d’exemple, le Cégep a reçu dans ses murs de la formation universitaire en Soins infirmiers, avant la pandémie, offerte par l’UQAR », a-t-elle ajouté.
Le Cégep de La Pocatière, à l’instar du Regroupement des cégeps de région, est également un ardent défenseur de la délocalisation de la formation dans toutes les régions du Québec, à l’image de ce qu’il offre avec ces deux centres d’études collégiales à Montmagny et au Témiscouata. Il est aussi d’avis que la présence de la formation universitaire et un atout pour une région, en favorisant l’attractivité pour les études supérieures.
« Notre programme de Techniques de santé animale a déjà les infrastructures pour le soin aux petits animaux. Notre programme a déjà des collaborations avec l’ITAQ pour la question des gros animaux. En ce sens, un pôle en santé animale (collégial/universitaire) à proximité pourrait être intéressant », concluait-elle.