Les premiers députés du comté de Cornwallis : Pierre-Louis Panet et Jean Digé

Portrait de Pierre-Louis Panet, Wikipédia, Aquarelle de William Berczy, vers 1812. Photo L. Robert Derome.

L’année 1792 marque un tournant dans l’histoire du Canada. En effet, on assiste cette année-là à la naissance de la politique démocratique au Canada avec l’élection de députés répartis sur tout le territoire habité.

La Côte-du-Sud se divise alors en trois comtés. Hertford (Bellechasse), Devon (L’Islet) et Cornwallis qui couvre un vaste territoire de Sainte-Anne-de-la-Pocatière jusqu’à Rimouski. Lors des élections de 1792, deux candidats sont élus pour représenter Cornwallis : Pierre-Louis Panet (1761-1812) et Jean Digé (1736-1813). Le comté de Cornwallis fait partie des 23 districts sur 27 qui ont élu deux députés.

Natif de Montréal, Pierre-Louis Panet reçoit une commission d’avocat en 1779. Il est admis au notariat l’année suivante, et devient greffier à la Cour des plaids communs pour le district de Québec. Le 10 juillet 1792, il est élu député de Cornwallis en même temps que Jean Digé. Quelles étaient les ambitions de Panet pour représenter le comté ? En 1795, il accepte un poste de juge pour la Cour du banc du roi pour le district de Montréal.

Jean Digé pour sa part est un navigateur français qui s’établit à Sainte-Anne-de-la-Pocatière en 1762. Propriétaire de deux terres, l’une à Sainte-Anne, l’autre à Rivière-Ouelle, Digé réussit à se tailler une place parmi les notables de la région. Participant aux assemblées, après son élection en 1792, il fait partie d’un groupe de députés s’étant opposés au projet voulant « que l’anglais sera considéré comme la langue légale ». Retirant sa candidature aux élections de 1796, le marchand de Saint-André Pascal Sirois Duplessis (1762-1797) succède à Pierre-Louis Panet pour représenter le comté. Dans les années suivantes, Jean Digé se consacre à la navigation et à la location de l’une de ses terres dans la seigneurie de Rivière-Ouelle. Ne laissant pas d’héritier masculin, « il est toutefois à l’origine d’une lignée de Pelletier par le mariage de sa fille Geneviève à Joseph Pelletier, le 6 novembre 1786. »*

* Pierre Matteau, « DIGÉ, JEAN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003 – , consulté le 19 oct. 2022, http://www.biographi.ca/fr/bio/dige_jean_5F.html.

Résultat de l’élection publiée dans Le Vrai Canadien, 6 février 1811.