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La préfecture du Kamouraska

Le duel entre Nancy Dubé et Sylvain Roy nous réservera-t-il quelques surprises ? Photo : Archives Le Placoteux

La semaine passée, Nancy Dubé, qui était auparavant directrice générale à la Chambre de commerce de Kamouraska-L’Islet, a officialisé sans surprise sa candidature à la préfecture du Kamouraska en vue des élections municipales du 2 novembre prochain.

Lors de son annonce, elle était accompagnée par neuf maires et mairesses sortants, ainsi que par d’ex-élus municipaux. En somme, une majorité de maires sur les quinze de la MRC lui ont octroyé leur appui, ce qui représente une véritable gifle pour le préfet actuel, Sylvain Roy. Non seulement plus de la moitié des maires et mairesses appuient la candidature de Nancy Dubé, mais ils ne se sont pas gênés pour le faire publiquement.

Sylvain Roy, contacté par mon collègue Marc Larouche, a déclaré ceci : « Vous venez de comprendre l’importance numéro un d’avoir opté pour une préfecture élue par une population ». Et dans les circonstances, il a tout à fait raison. Le fait qu’il soit élu au suffrage universel au lieu d’être nommé par ses pairs lui confère une légitimité supplémentaire venant du peuple, ce qui est loin d’être négligeable. D’ailleurs, Sylvain Roy mise sur cet argument afin de crédibiliser et légitimer sa candidature.

Toutefois, le préfet, selon ma vision, doit être le porte-parole du conseil des maires, et non être en porte-à-faux avec ce dernier, bien que cela puisse arriver à l’occasion. Je pense ainsi que la MRC de Kamouraska, après le 2 novembre, devra s’interroger sur la manière dont le préfet est choisi. Une réflexion s’imposera, j’en suis certain. N’oublions pas que la grande majorité des 87 MRC du Québec procède autrement que la MRC de Kamouraska, dont celle de L’Islet et de Montmagny. Entre-temps, ce sera à la population de s’exprimer.

Un remaniement ministériel cosmétique ?

Le premier ministre du Québec, François Legault a récemment procédé à un remaniement ministériel afin de tenter de relancer son gouvernement qui est aux prises avec un taux de popularité très anémique. Non seulement la Coalition avenir Québec ne récolte désormais que 11 % d’appuis dans la population, le premier ministre lui-même n’obtient que 10 % d’approbation, contre 77 % des gens qui lui sont défavorables.

L’exercice a entraîné plusieurs départs remarqués. François Bonnardel, jusque-là responsable de la Sécurité publique, a été exclu du Conseil des ministres. De son côté, Andrée Laforest quitte ses fonctions aux Affaires municipales afin de se lancer dans la course à la mairie de Saguenay. Suzanne Roy à la Famille, et André Lamontagne à l’Agriculture, aux Pêches et à l’Alimentation cèdent également leur siège, ne souhaitant pas se représenter en 2026.

Pour combler ces départs, le premier ministre a procédé à des réaffectations stratégiques. Geneviève Guilbault, qui occupait le portefeuille des Transports, devient ministre des Affaires municipales, un poste, dit-on, qu’elle souhaitait occuper depuis longtemps. Sonia LeBel, jusque-là présidente du Conseil du trésor, prend les rênes de l’Éducation en remplacement de Bernard Drainville.

Ce dernier passe à l’Environnement, tandis que Martine Biron hérite de la responsabilité de l’Enseignement supérieur. Jonatan Julien, pour sa part, quitte les Infrastructures pour diriger les Transports. Enfin, Ian Lafrenière, déjà ministre des Affaires autochtones, cumule désormais la Sécurité publique, avec le mandat de renforcer la lutte contre les gangs, la cybercriminalité, l’exploitation sexuelle des mineurs et la violence faite aux femmes.

Le Conseil des ministres accueille aussi de nouveaux visages. Jean-François Simard est nommé ministre responsable de la Capitale-Nationale. Donald Martel prend la relève à l’Agriculture, alors qu’Amélie Dionne, notre voisine, fait son entrée au gouvernement comme ministre du Tourisme et ministre responsable de la région du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine. Caroline Proulx, quant à elle, devient ministre responsable des aînés. Éric Girard, en plus de ses fonctions aux Finances, devient ministre responsable du Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Par ailleurs, plusieurs ministres demeurent en poste, assurant une certaine continuité au sein du gouvernement. Christian Dubé conserve la Santé, Éric Girard les Finances, Christine Fréchette l’Économie, l’Innovation et l’Énergie, Jean Boulet le Travail, Mathieu Lacombe la Culture, Simon Jolin-Barrette la Justice, Jean-François Roberge l’Immigration, Gilles Bélanger la Cybersécurité et le Numérique, Lionel Carmant les Services sociaux, et Isabelle Charest les Sports.

Est-ce assez ?

Bien qu’il y ait eu quelques changements dans des postes névralgiques, il reste que plusieurs des ténors demeurent en place, ce qui représente à mon sens un exercice qui arrive trop peu et trop tard pour redonner un second souffle à ce gouvernement qui, rappelons-le, a perdu sept milliards de dollars en divers investissements, soit 7000 millions $ en l’espace de presque deux mandats.

Et si vous suivez l’actualité, vous comprendrez que ce montant-là est appelé à augmenter, car des informations concernant d’autres dépassements de coûts commencent à émerger, notamment 1,2 milliard de plus pour des travaux dans huit hôpitaux du Québec. Qui plus est, d’autres chantiers numériques du gouvernement — 14 projets — sont actuellement en dépassement de coûts de plus de 30 %. Exemple : le projet de Réseau national intégré de radiocommunication (RENIR) coûtera plus d’un milliard de dollars au lieu des 150 millions prévus, en raison notamment de l’embauche de consultants externes payés 1000 $ l’heure.

Oui oui, vous avez bien lu, 1000 $ de l’heure… Elles doivent être plus qu’excellentes, ces ressources externes là, pour être payées ce montant. Dans le fond, si tu es moindrement paresseux, à ce prix-là, tu peux travailler une heure par semaine en prenant le reste off. J’espère au moins qu’à ce montant, ils sont syndiqués et que le café et les beignes sont fournis tout en étant en télétravail, voire même en télétravail dans le Sud, pourquoi pas ? Remarquez que le risque de se fouler un doigt en clavardant est bel et bien présent, de sorte que le montant de 1000 $/heure est à mon sens plus que justifié ! Pauvres CONtribuables…

À 11 % dans les intentions de vote, ce gouvernement-là n’a plus la légitimité de diriger, et on doit procéder rapidement à des élections anticipées afin de tenter de sauver les meubles. C’est malgré tout dommage pour notre élu local, Mathieu Rivest, qui s’est révélé être un député efficace et rassembleur. L’intérêt supérieur de la Nation doit néanmoins primer dans de telles circonstances.