Aux origines de… Saint-Philippe-de-Néri

L’église de Saint-Philippe-de-Néri au début des années 1900. Photo : Carte postale, BAnQ

Créer une paroisse dans la seconde moitié du 19e siècle représente un véritable casse-tête, particulièrement à la frontière des territoires des vieilles paroisses et pour les curés qui tiennent jalousement à leurs ouailles.

Après avoir acquis le fief Saint-Denis en 1809, le docteur François concède des lots dans les 3e, 4e, 5e et 6e rangs de Saint-Denis-de-la Bouteillerie. Il ne peut se douter que les habitants de ce secteur, appelé Côte des Beaux Biens, développeront un fort sentiment d’appartenance.

En effet, après s’être opposés à l’érection canonique de Saint-Denis, et à la construction d’une autre église en bordure du fleuve en 1830, les habitants de la côte des Beaux Biens réclament leur propre paroisse. Leurs démarches, effectuées auprès des autorités diocésaines, constituent la trame d’une véritable saga. Le défi est de taille, et les curés des paroisses environnantes ne sont pas trop enthousiastes.

En 1855, les habitants font des démarches pour obtenir une nouvelle paroisse qui inclurait les 3e, 4e et 5e rangs du fief Saint-Denis, et des parties des territoires de Saint-Pascal et de Saint-Pacôme. Les curés des paroisses existantes s’opposent au projet, craignant de perdre des paroissiens et… des revenus. La Fabrique de Saint-Denis, qui a une dette, ne peut se permettre de retrancher le tiers de sa population pour répondre aux besoins des habitants de la Côte des Beaux Biens. Au terme de plusieurs requêtes, la paroisse de Saint-Philippe-de-Néri est érigée canoniquement le 10 juin 1870. Elle comprend des parties des territoires de Saint-Louis (Kamouraska), Saint-Denis, Saint-Pascal, Saint-Pacôme et Mont-Carmel. On peut sans l’ombre d’un doute affirmer que l’ouverture de Saint-Philippe-de-Néri fut le résultat d’un fabuleux compromis, et de la ténacité de ses premiers habitants.