Dans les pommes pour dix ans

Rémi et Lucie Anctil géreront le verger pour les dix prochaines années. Photo : Ferme Cybèle

Rémi et Lucie Anctil de La Pocatière sont tombés dans les pommes pour au moins dix ans. Et ils en sont ravis. Le frère et la sœur ont entamé la gestion d’une partie de l’ancien verger du Centre de développement bioalimentaire du Québec (CDBQ) à La Pocatière, laissé à l’abandon depuis plusieurs années, et auquel ils entendent redonner ses lettres de noblesse.

« La ferme Jeandon de Saint-Roch-des-Aulnaies a acheté la partie des terrains du CDBQ qui abrite l’ancien verger. Les propriétaires trouvaient dommage de laisser le verger à l’abandon, mais ne pouvaient eux-mêmes s’en occuper par manque de temps. Ils se sont mis à chercher des gens pour le faire », raconte Sophie Dumougeot de la ferme Cybèle de La Pocatière, la mère des deux jeunes gérants. « Mes enfants, Rémi et Lucie, en ont entendu parler, et ils ont manifesté leur intérêt pour reprendre la gestion du verger. » Un accord a rapidement été conclu, leur octroyant la gestion pendant les dix prochaines années.

« Les jeunes sont venus me voir, on a jasé, et j’ai tout de suite constaté qu’ils savaient où ils s’en allaient. Ils étaient allumés et sérieux dans leur démarche. J’aime quand les choses sont à l’ordre. Nous nous sommes entendus, ça n’a pas été long », ajoute Claude Hudon de la ferme Jeandon.

Un travail colossal

Reprendre l’immense verger abandonné, avec sa vingtaine de variétés de pommes, n’a pas été une mince affaire. Dès les premiers jours, tous se sont retrouvés confrontés à des défis de taille. « Les arbres étaient hors de contrôle. Certains mesuraient plus de dix mètres, ce qui rendait la récolte impossible. Nous avons dû commencer par une taille sévère pour les ramener à une hauteur gérable », explique Sophie. Ce travail de restauration devrait durer encore trois ans. « C’est un processus long et laborieux, mais cela en vaut la peine. »

En parallèle de ces travaux, la ferme Cybèle a également dû aménager les infrastructures du verger pour le rendre accessible au public. Ces efforts ont permis de présenter une première activité d’autocueillette récemment. « L’événement a connu tellement de succès que nous avons dû fermer temporairement le verger pour donner le temps aux prochaines variétés de mûrir », raconte Sophie, pour qui ce projet dépasse largement la simple production de pommes.

« C’est avant tout un projet de conservation et de transmission. Ce verger fait partie du patrimoine agricole de la région, et nous voulons qu’il soit préservé pour les générations futures », conclut-elle. De fait, ces arbres patrimoniaux semblent bien partis pour retrouver tout leur éclat d’antan. Et quoi de plus appétissant que de belles pommes éclatantes? Profitez-en. La prochaine activité d’autocueillette aura lieu le week-end du 28 et 29 septembre au verger patrimonial, sur le chemin des Hudon à La Pocatière.