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Dur dur de développer : Saint-Jean-Port-Joli et le développement domiciliaire

Normand Caron. Photo : Maxime Paradis.

Saint-Jean-Port-Joli a pris quatre ans avant de pouvoir mener à terme son projet de développement domiciliaire sur la rue Antoine-Picard. Ces nouveaux terrains situés dans une zone considérée comme étant en milieu humide et hydrique auraient nécessité une compensation financière beaucoup trop élevée auprès du ministère de l’Environnement, faisant exploser leur valeur marchande, si la Municipalité n’avait pas travaillé à un compromis.

38 777,38 $ pour une dizaine de terrains. Cette somme correspond à la compensation financière relative au développement résidentiel de la rue Antoine-Picard que la Municipalité de Saint-Jean-Port-Joli a finalement versée au ministère de l’Environnement pour voir ce projet se concrétiser.

Les premiers jalons devant mener à ce nouveau projet domiciliaire parallèle à la rue Miville-Deschênes ont été posés dès 2017 de rappeler le maire Normand Caron. Dès qu’il a été porté à l’attention de la Municipalité que le terrain projeté était considéré comme un milieu humide et hydrique, tout a été mis sur la glace, le temps d’évaluer les options.

« Pour cinq terrains, la compensation qu’on aurait dû payer était d’environ 90 000 $. On a dix terrains prêts à être construits et qu’on vend actuellement entre 35 000 et 37 000 $. Avec les services qu’on amène jusque-là (aqueduc et égout), jamais on n’aurait pu afficher ça à ce prix-là », s’exclame encore le maire de Saint-Jean-Port-Joli.

Si la Municipalité a pu s’en tirer plutôt avec une compensation d’un peu plus de 38 000 $, c’est qu’elle a passé les trois dernières années à « négocier » avec le ministère de l’Environnement sur la qualification ou non du secteur comme étant un milieu humide et hydrique. Une étude payée par la Municipalité démontrant qu’il s’agissait essentiellement d’une ancienne terre agricole en friche a apporté du poids à son argumentaire et a permis de réduire la compensation à débourser.

Depuis, en moins d’une semaine, quatre terrains sur dix ont déjà trouvé preneurs. Concernant la partie toujours pas subdivisée, Saint-Jean-Port-Joli prévoit la réserver à des promoteurs désireux de construire des immeubles à logements. Certains ont déjà démontré de l’intérêt de confirmer Normand Caron, en plus qu’un besoin réel a été manifesté sur le territoire de la MRC de L’Islet à la suite d’une étude sur les besoins en logement rendue publique récemment.

CPTAQ

Si tout est bien qui finit bien dans ce dossier, le maire Normand Caron garde tout de même un goût amer des embûches ministérielles qui ont étiré la sauce. « Même si la loi 122 décrète que les municipalités sont des gouvernements de proximité, ça reste pas mal de la poudre aux yeux. La vérité, c’est qu’on est tellement normé et qu’on est tenu à tellement de redditions de compte que développer est pas mal toujours difficile », ajoute-t-il.

Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que Normand Caron appréhende maintenant le passage futur de sa Municipalité devant la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ). La demande étant déjà forte pour les terrains résidentiels de la rue Antoine-Picard, Saint-Jean-Port-Joli réfléchit déjà au prochain secteur qu’elle pourra développer. Elle lorgne désormais une terre de 18 hectares du côté ouest de la route 204 qui lui permettrait de développer minimalement une centaine de terrains résidentiels.

Le souhait serait également d’encercler ce futur projet domiciliaire d’une voie de contournement qui relierait directement les entreprises Rousseau Métal et Plastiques Gagnon situées sur la route 132 à la sortie de l’autoroute 20. Ainsi, le trafic lourd transitant sur les routes 204 et 132 serait détourné du cœur du village de Saint-Jean-Port-Joli, augmentant la sécurité des citoyens et des touristes.

« Il reste beaucoup de ficelles à attacher et c’est encore loin d’être fait, mais on n’a pas le choix de réfléchir au futur maintenant. Mais si jamais on réussit ce projet-là, l’espace ne serait plus un enjeu pour plusieurs années », conclut Normand Caron.

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