Selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), les adolescents du Bas-Saint-Laurent sont proportionnellement plus nombreux à fumer que ceux du reste du Québec, malgré les efforts déployés pour prévenir l’initiation au tabagisme.
Ainsi, les plus récentes données de l’INSPQ démontrent que les jeunes bas-laurentiens demeurent plus vulnérables à l’appel de la cigarette. Alors que la moyenne provinciale des jeunes de 12 à 17 ans ayant fumé dans la dernière année se situe à 5 %, cette proportion grimpe à 7 % au Bas-Saint-Laurent.
Si ce pourcentage peut sembler modeste, il cache une réalité préoccupante. Chaque point de pourcentage représente des adolescents qui, souvent très tôt, entrent en contact avec des produits du tabac ou de la nicotine, augmentant les risques de dépendance, de problèmes pulmonaires et de maladies chroniques à long terme.
Les données démontrent aussi une présence marquée de l’usage de la cigarette électronique dans la région. En 2021-2022, 11 % des jeunes de 15 à 17 ans au Bas-Saint-Laurent ont rapporté avoir vapoté dans les 30 jours précédents l’enquête, comparativement à 9 % à l’échelle du Québec. Le phénomène du vapotage, encore difficile à encadrer malgré les nouvelles réglementations, semble particulièrement toucher les garçons et les milieux ruraux.
Cette tendance inquiète d’autant plus que l’initiation à la nicotine survient de plus en plus tôt. L’âge moyen d’initiation est estimé à 13,3 ans à l’échelle nationale, ce qui confirme la pertinence des campagnes comme Laisse pas ta vie partir en fumée, actuellement en cours dans les écoles secondaires du Québec.
Les régions davantage touchées
Les régions éloignées, où l’accès à des services de prévention et de soutien peut être limité, semblent davantage exposées. Dans le Bas-Saint-Laurent, les ressources communautaires et scolaires doivent parfois redoubler d’efforts pour encadrer les jeunes à risque.
Si le taux de tabagisme régulier est en baisse depuis deux décennies, les disparités régionales rappellent que les campagnes de prévention doivent rester présentes, ciblées, et soutenues par des mesures concrètes, notamment en milieu scolaire.
Après des années de recherche, on sait aujourd’hui que 90 % des fumeurs réguliers ont commencé avant l’âge de 18 ans. En misant sur la prévention dès le début du secondaire, Québec espère freiner cette tendance, notamment dans notre région, où les jeunes sont encore plus nombreux à laisser leur santé partir en fumée.