Selon les données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), le taux de chômage au Bas-Saint-Laurent en avril s’établissait à 5,0 %. Bien que ce soit une amélioration par rapport au mois de mars (5,7 %), notre région demeure au-dessus de la moyenne provinciale, qui s’établit à 4,5 %. En comparaison, des régions comme Chaudière-Appalaches (2,9 %) ou la Capitale-Nationale (3,9 %) affichent une performance notablement meilleure.
« Le taux d’emploi dans le Bas-Saint-Laurent est de 53,1 %, un des plus faibles au Québec », lit-on dans le plus récent rapport de l’enquête sur la population active. Ce taux reflète un enjeu démographique bien documenté dans la région : une population vieillissante, et une diminution du bassin de main-d’œuvre.
En 2023, selon Statistique Québec, plus de 30 % de la population du Bas-Saint-Laurent était âgée de 65 ans et plus, comparativement à une moyenne provinciale de 21 %. Ce vieillissement a pour effet de réduire la population active disponible, d’autant plus que les jeunes quittent la région en nombre. En dix ans, la région a perdu plus de 6 % de ses 20-34 ans, selon les chiffres de l’ISQ.
Malgré cette pression, certains secteurs économiques tiennent bon. L’agriculture — pilier historique de la région — résiste, mais non sans difficulté. Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec indiquait en 2024 que le Bas-Saint-Laurent comptait plus de 2300 fermes actives, concentrées majoritairement dans la production laitière et les grandes cultures. Toutefois, la relève est incertaine : moins de 12 % des chefs d’exploitation agricole ont moins de 40 ans. Le coût d’entrée élevé, la pénurie de main-d’œuvre, et les aléas climatiques rendent l’avenir du secteur incertain.
D’autres secteurs se montrent plus dynamiques, notamment la foresterie et la transformation du bois, en raison d’une demande constante en construction et rénovation. Le tourisme, lui, connaît un certain rebond, stimulé par les attraits du littoral et les investissements dans l’écotourisme, bien que la saisonnalité limite son effet sur l’emploi à longueur d’année.
Plusieurs initiatives régionales visent à revitaliser le marché du travail. Des projets de jumelage entre entreprises et personnes immigrantes ont vu le jour, en collaboration avec les MRC et les centres de services scolaires. Des programmes de formation technique adaptés aux besoins locaux sont en développement.
Le taux de participation à l’emploi reste faible, et l’attraction de nouveaux résidents demeure un défi dans un contexte de rareté de logements, et de transports interrégionaux limités. La prochaine mise à jour de l’enquête de population active permettra de mieux voir si le recul du chômage en avril est le début d’un redressement, ou une simple fluctuation temporaire.

