Le roi du boudin conserve sa couronne. Le chef Louis Bouchard-Trudeau, installé à l’Auberge des Glacis à L’Islet, vient de récolter deux nouvelles distinctions au mythique Concours international du meilleur boudin noir de Mortagne-au-Perche, en France, où il était cette année le seul représentant du Québec.
« Louis est un ambassadeur exceptionnel du boudin québécois », souligne Florence Junca-Adenot, présidente de l’Association québécoise du Goûte-Boudin de Boucherville (AQGBB). L’artisan-charcutier vient de décrocher une médaille d’or dans la catégorie Boudin créatif salé, et une de bronze pour son boudin noir traditionnel. Une double victoire qui s’ajoute à un palmarès déjà bien garni, avec pas moins de 22 médailles internationales, dont dix en or, au fil de ses quelque vingt participations à cette compétition européenne.
« C’est un honneur de porter les couleurs du Québec dans une région où le boudin est presque une religion », affirme Louis Bouchard-Trudeau, visiblement fier du chemin parcouru depuis ses débuts.
Le concours de Mortagne-au-Perche, tenu depuis 1963, rassemble annuellement plusieurs centaines de charcutiers venus de partout pour faire valoir leur savoir-faire. La France y est divisée en sept zones de compétition, chaque pays étranger représentant une zone à part entière. « Le Québec s’est taillé une place à la table grâce aux liens historiques et amicaux qui unissent Mortagne à Boucherville, patrie de Pierre Boucher, et berceau de l’AQGBB fondée en 2018 », lit-on dans le communiqué.
« C’est par nos amitiés, nos visites et nos échanges que l’Association québécoise du Goûte-Boudin est née », raconte Jean-Claude Gotteri, Grand Maître de la confrérie des Chevaliers du Goûte-Boudin. Il se réjouit que la tradition se perpétue de l’autre côté de l’Atlantique. « Grâce au travail de Florence et de son équipe, le boudin retrouve ses lettres de noblesse au Québec. »
Fréquentes rencontres
Chaque trimestre, l’AQGBB organise des rencontres conviviales dans les restaurants partenaires de la province. Elle compte aujourd’hui plus de 400 membres actifs, bouchers, charcutiers ou restaurateurs, qui contribuent à faire vivre cette spécialité méconnue, en valorisant tant sa qualité que sa richesse patrimoniale.
Si le boudin a parfois mauvaise presse, on peut dire qu’avec des artisans comme Louis Bouchard-Trudeau, il reprend des couleurs… aussi noir soit-il.
