L’éclipse du Soleil, voilé par le passage de la Lune, nous rappelle que nous tournons dans l’espace. Absorbés par nos mille tracas quotidiens, nous oublions trop souvent cette réalité vertigineuse : nous ne sommes qu’un point minuscule en mouvement dans un Univers infini, lui aussi en mouvement : un peu de « bruit dans le cosmos », comme dit Virginie Fortin dans son spectacle.
Pendant longtemps, les « hommes sages » que nous sommes censés être ont pensé que notre terre était le centre du monde étoilé et qu’elle était plate (certains le croient encore!). Mais les savants modernes, de Galilée à Einstein, grâce à l’invention du télescope, nous ont révélé un Univers bien différent.
La Terre est ronde, comme la Lune, le Soleil et tous les astres, et c’est la Terre qui tourne autour du Soleil et sur elle-même, à une vitesse de 108 207 kilomètres à l’heure. Et la Lune tourne autour de la Terre.
Notre Soleil n’est qu’une étoile parmi des milliards d’autres de notre galaxie (la Voie lactée), qui n’en est qu’une parmi des milliards d’autres.
Tous ces astres se sont formés à partir d’une explosion initiale (le Big Bang) il y a 13 milliards d’années, à partir des mêmes combinaisons d’atomes (les 118 éléments de la table de Mendeliev), selon les lois mathématiques immuables de la gravitation, de la relativité, de l’électromagnétique, de la mécanique quantique, de l’entropie, etc. L’Univers — eh! oui — est mathématique.
Cet Univers n’a jamais cessé de se propulser toujours plus loin, et de se structurer toujours plus savamment, jusqu’à former les êtres vivants et intelligents que nous sommes sur Terre. Et comme il existe des milliards d’autres planètes semblables à la Terre, il est fort probable que la vie et l’intelligence existent ailleurs dans l’Univers, sous des formes qu’on ne saurait imaginer.
L’astrophysicien Hubert Reeves a résumé notre appartenance à cet Univers en mouvement en disant que « nous sommes poussières d’étoiles ».
Nous sommes devant un Univers sans limites dans l’espace et dans le temps. Nous sommes devant l’infini. Inutile d’en chercher la cause, le début ni la fin.
Notre conscience de l’Univers est sans doute la source la plus puissante et inépuisable d’émerveillement et de transcendance qui soit. Le cosmos nous contient et nous constitue. Nous en faisons partie intégrante. Chaque fois que nous sortons dehors, nous sommes immergés dans ce monde de beauté, de mouvement, d’énergie, de lumière, d’ordre et de sens.
L’astrophysicien Hubert Reeves conclut : « Dans la mesure de nos moyens, il nous revient de nous associer aux efforts immenses qui se poursuivent aujourd’hui pour garder notre maison habitable et agréable. C’est la condition essentielle pour permettre au « vouloir du cosmos » de poursuivre et développer sa grandiose créativité vers de nouvelles prouesses. Sinon, quel gâchis! »
Et encore, cette pensée troublante qu’on attribue aussi à Hubert Reeves : « L’homme est fou. Il adore un Dieu invisible et il détruit une Nature visible, inconscient que la Nature qu’il détruit est le Dieu qu’il vénère. »
Nous sommes tous des cosmonautes et notre vaisseau spatial est la Terre.