La nouvelle ville de La Pocatière, qui serait composée de cette dernière et de six autres voisines, pourrait voir le jour réalistement d’ici deux ans, selon l’échéancier auquel travaillent actuellement les maires et les directions générales impliquées. Chaque municipalité engagée donnerait son nom à un district de la nouvelle ville qui, elle, prendrait possiblement celui de La Pocatière.
Jean-François Pelletier, actuel maire de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, a été nommé porte-parole officiel du groupe des sept municipalités impliquées dans l’étude de regroupement municipal. Dès son élection à titre de maire, l’automne dernier, il s’était positionné en faveur d’un éventuel regroupement avec La Pocatière et ses municipalités voisines.
Anciennement administrateur à la Caisse Desjardins de l’Anse de La Pocatière et chez Groupe coopératif Dynaco, il n’en est pas à sa première « fusion ». « C’est un processus qui est très différent de ce que j’ai déjà vécu dans le milieu coopératif. Je dirais qu’on avait pris un certain retard par rapport à notre échéancier de départ, mais là, ça tend à se replacer », dit-il.
En s’engageant dans ce processus d’étude, les municipalités de Saint-Roch-des-Aulnaies, Sainte-Anne-de-la-Pocatière, Saint-Onésime-d’Ixworth, Saint-Pacôme, Rivière-Ouelle, Saint-Denis-De La Bouteillerie et la Ville de La Pocatière souhaitaient avoir en main toutes les données nécessaires à présenter à leurs concitoyens en prévision de l’élection municipale de novembre 2025. Si tout chemine comme prévu, des rencontres publiques auraient lieu aussi tôt que ce printemps — dans un scénario optimiste —, ou au plus tard, à l’automne.
Résistance chez les maires?
Publiquement, les maires des sept municipalités impliquées semblent convaincus de la nécessité de se regrouper. Récemment, le maire de Rivière-Ouelle, Louis-Georges Simard, disait même que les municipalités du Kamouraska qui n’allaient pas évaluer davantage « les regroupements administratifs et les fusions », comme sa municipalité s’y engage actuellement avec Saint-Pacôme et Saint-Denis-De La Bouteillerie au chapitre de la direction générale, allaient foncer « directement dans un mur de béton ».
Or, il a été porté à l’attention du Placoteux que le maire de Rivière-Ouelle et la mairesse de Saint-Pacôme, Louise Chamberland, figureraient parmi les « résistants » au projet de regroupement municipal actuellement à l’étude. Jean-François Pelletier a tenu à nuancer la chose.
« Tous les maires impliqués sont convaincus qu’on doit se regrouper. Certains s’inquiètent seulement de ne pas avoir les bonnes données en main pour convaincre leur conseil municipal, et ultérieurement leurs citoyens, du bien-fondé de la fusion », a-t-il expliqué.
Comme il a aussi été vécu l’an dernier dans L’Islet-Nord, où un exercice similaire a été réalisé entre L’Islet, Saint-Aubert, Saint-Jean-Port-Joli, Sainte-Louise et Saint-Roch-des-Aulnaies, l’accompagnement offert dans le dossier par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) ne permettrait pas de répondre à toutes les questions au terme du processus d’étude. Certaines données ne viendront qu’une fois la fusion concrétisée. « À quoi le budget de la nouvelle ville ressemblera-t-il dans cinq ans? Il y a trop de variables qui nous sont inconnues aujourd’hui pour être en mesure de répondre à cette question. Et cette réalité est la même pour chacune de nos municipalités, advenant qu’on ne fusionne pas », poursuit Jean-François Pelletier.
Une nouvelle ville d’ici deux ans
Si des doutes peuvent subsister chez certains, Jean-François Pelletier n’est manifestement pas de ceux-là. Des services de qualité, une meilleure rétention de la main-d’œuvre, une plus grande force d’attractivité, et un poids plus important à l’échelle régionale avec une population d’environ 10 000 habitants sont quelques-uns des arguments qu’il évoque avec conviction pour cette future ville dont le nom n’a toujours pas été déterminé, même si celui de La Pocatière aurait préséance, en raison des institutions qui empruntent cette dénomination, comme le cégep.
« Les anciennes municipalités donneraient leur nom aux districts, comme à Lévis », suggère-t-il.
Plusieurs étapes doivent toutefois être franchies avant d’en arriver à la constitution en bonne et due forme de cette nouvelle ville. L’échéancier auquel travaille le groupe des sept laisse néanmoins entrevoir une fenêtre allant de la mi-2025 à la mi-2026 pour lui donner naissance.
On n’a pas non plus statué sur le nombre d’élus municipaux, mais ce conseil ne verrait le jour officiellement qu’en 2029, à la suite d’une période transitoire. Quant à la tenue d’un référendum sur la proposition de regroupement étudiée, elle ne serait pas obligatoire. « Mais ce qui est certain, c’est qu’il y aura une consultation », conclut avec assurance Jean-François Pelletier.