Retour des algues bleu-vert : L’Association des résidents sensible aux préoccupations des riverains

Cyanobactéries photographiées cet été par un résident du lac Saint-Pierre.

L’Association des résidents du lac Saint-Pierre comprend les préoccupations des riverains à la suite de l’éclosion de cyanobactéries vécue cet été. Elle croit qu’un meilleur soutien des municipalités et de la MRC serait aussi bienvenu pour les cas plus délicats, l’animosité entre les riverains étant actuellement à son paroxysme à la suite de cette éclosion.

Ophélie Deschamps-Lévesque est secrétaire au sein du conseil d’administration de l’Association des résidents du lac Saint-Pierre. Exposée aux critiques des riverains qui ont reproché à l’Association son manque de mobilisation et de communication, elle a reconnu qu’il y avait toujours place à l’amélioration, mais qu’elle qualifiait l’approche de ses collègues et elle de « beaucoup mieux » depuis un certain temps.

« L’ancien président tenait l’Association à bout de bras. Il était très impliqué. Nous, on arrive, on choisit de s’impliquer bénévolement et on découvre comme d’autres ce que ça implique réellement de vivre en bordure d’un lac. Avant l’éclosion de cet été, tout avait l’air sous contrôle, ça allait bien. Mais c’est sûr que la situation de cette année nous motive tout le monde à repartir la machine pour mieux sensibiliser », confie-t-elle.

La campagne de sensibilisation réalisée cet été par Manon Ouellet d’OBAKIR s’inscrivait d’ailleurs dans cette optique. Les conclusions du rapport doivent être communiquées sous peu, mais déjà la secrétaire de l’Association semble d’accord avec l’idée de recréer un comité de concertation qui pourrait se pencher sur des actions à poser pour améliorer l’état du lac Saint-Pierre.

« On est conscient qu’il y a de mauvaises pratiques autour du lac, mais comment se fait-il que sa protection repose sur une bande de citoyens bénévoles ? Ce n’est pas toujours facile à faire quand c’est des gens de ton propre voisinage, surtout dans le contexte actuel (NDLR : les résidents ont parlé de beaucoup de tensions entre les riverains). Est-ce possible de pouvoir se mailler avec les municipalités ou la MRC pour le faire », questionne-t-elle ?

MRC

À la MRC de Kamouraska, la coordonnatrice de la gestion intégrée de l’eau Valérie Labrecque a rappelé que l’application de la réglementation en ce qui concerne les constructions et les aménagements relevaient des municipalités. Aucune d’entre elles ne délivrera non plus de permis pour la réalisation d’aménagements non conformes en bordure du lac. Si pareille situation se produit, c’est que le propriétaire le fera sans en aviser la Municipalité, donc à son insu.

« Souvent, ça se produit les fins de semaine, alors que les employés municipaux sont absents. Quand ils en sont informés le lundi, il est déjà trop tard, le mal est fait. Malheureusement pour les résidents du secteur, souvent ils sont les premiers à être conscients de ces actions et les premiers à pouvoir intervenir », insiste-t-elle.

Le rôle de la MRC, comme le rappelle Valérie Labrecque, en est un essentiellement d’accompagnement comme c’était le cas durant les années 2015 et 2016 où elle a coordonné la mise en place d’actions concrètes pour améliorer la santé du lac Saint-Pierre, de concert avec OBAKIR, l’Association des résidents et les municipalités concernées. Dans la foulée, Mont-Carmel avait aussi été assistée dans l’adaptation de sa réglementation afin d’établir des normes plus sévères pour prévenir l’érosion des berges lors de travaux.

« Les actions pour contrer l’apparition des cyanobactéries ne doivent pas juste durer un temps et arrêter une fois qu’il y en a plus. C’est un travail perpétuel », conclut-elle.

Sur le même sujet :