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Survivre à Trump

Photo : Rod Long, Unsplash

Le nouveau président américain est en train de nous rendre fous. En quelques semaines, il a réussi à semer le chaos dans la société américaine, l’économie et la politique mondiale, à saboter la lutte contre le réchauffement du climat, pendant que son milliardaire favori se charge de saccager de l’intérieur l’État démocratique le plus puissant du monde.

Comme voisins immédiats des États-Unis, nous sommes les premiers visés par les ambitions impériales de ce dictateur capricieux et brutal qui a tout l’air de ne pas réaliser qu’il joue avec le feu, si bien que le gagne-pain et la sécurité de milliers d’entre nous sont désormais mis en cause.

Que faire ?

Ultimement, c’est aux Américains eux-mêmes qu’il appartiendra de mettre un frein à cette débauche politique qui prend des proportions mondiales et historiques. On voit déjà surgir les premiers signes de cette résistance qui pourrait se transformer en une sorte de guerre civile américaine. Les dommages, chez nous comme ailleurs dans le monde, risquent cependant d’être irréparables. L’ère des démocraties libérales et de la solidarité internationale semble d’ores et déjà compromise. La loi du plus fort et du chacun pour soi semble revenir en force. Les États-Unis, après avoir été depuis près d’un siècle les arbitres du monde, risquent de se retrouver de plus en plus isolés, et nous, comme l’Europe et d’autres régions du monde, livrés à nous-mêmes.

Comme citoyens, il est inutile de vouloir prendre tout le poids de la résistance sur nos épaules. C’est d’abord aux dirigeants que nous avons élus ou que nous élirons qu’il revient de tracer et de réaliser le plan de sauvetage et de relance. C’est leur responsabilité. Certes, il nous revient d’être vigilants et proactifs dans nos gestes quotidiens. Mais il faut aussi nous protéger du climat de peur et d’angoisse que génèrent d’heure en heure les médias avides de sensations.

Sortir dehors

Après un hiver de réclusion, j’ai recommencé ces jours-ci à sortir dehors. Oh ! Miracle ! Sitôt éloigné des messages angoissants de ma télé, j’ai soudain repris contact avec le grand monde, celui de la Nature qui nous entoure, celui qui ne change pas, sauf pour suivre les cycles de la vie; celui qui n’obéit pas aux petits dictateurs, mais au désir et au plaisir de vivre.

Sortir dehors ! Voilà un remède pour ne pas perdre la tête. Préparer les semis pour le jardin. Faire les sucres. Voir poindre les tulipes et les perce-neige. Voir naître et courir les petits animaux dans l’étable. Voir les corneilles se courtiser, faire leurs nids, et déchiqueter les premières marmottes écrasées au bord de la route. Voir les bourgeons des arbres gonfler. Voir les glaces du fleuve s’effriter et les ruisseaux reprendre leur cours. Entendre le silence des champs endormis. Écouter le bruit du printemps. S’exposer au Soleil. Sentir venir l’été. Et rentrer chez soi, reconnecté à la vie, plus fort, pour faire face à la folie des faiseurs de guerre et de misère.

Les hommes sont ainsi faits. Leur grandeur et leur misère résident dans leur liberté. Contrairement aux autres espèces vivantes, qui sont définies par la Nature, l’être humain a le pouvoir de se définir lui-même… pour le meilleur et pour le pire ! Il suffit parfois de quelques détraqués pour mettre à mal des millions de vaillants hommes et femmes de bonne volonté.