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Un papier de toilette pour briser un tabou

Une idée audacieuse pour briser un tabou. Photo : Courtoisie

Afin de sensibiliser la population au dépistage du cancer colorectal, la Fondation Digestive lance une initiative originale : le papier Cul-R, un papier hygiénique qui redirige vers un questionnaire et un rendez-vous de dépistage grâce à un code QR imprimé directement sur ses feuilles.

« Parler du cancer colorectal, c’est aussi briser un tabou pour sauver des vies », affirme Sarah-Line Beaulieu, directrice générale de la Fondation Digestive. Diagnostiquée à 26 ans d’un cancer colorectal de stade 3, elle est aujourd’hui en rémission, et a fondé l’organisme pour sensibiliser la population à l’importance du dépistage.

Au Bas-Saint-Laurent, le cancer colorectal représente 8,9 % des cas de cancer diagnostiqués. « Selon les données les plus récentes, soit de 2018 à 2022, on enregistre environ 300 nouveaux cas de cancer colorectal par année dans la région », précise Gilles Turmel, conseiller aux relations médias au CISSS du Bas-Saint-Laurent. Un chiffre qui souligne l’importance du dépistage, surtout que ce type de cancer évolue souvent sans symptômes apparents.

Troisième cancer le plus diagnostiqué au pays, et deuxième cause de décès par cancer, le cancer colorectal reste pourtant méconnu. Selon la Société canadienne du cancer, 25 000 Canadiens en recevront le diagnostic cette année. Or, détecté à un stade précoce, il se guérit dans 90 % des cas.

Un papier Cul-R

C’est pour cette raison que la Fondation Digestive, en collaboration avec l’agence LG2, a mis sur pied cette campagne d’un genre inédit. L’idée est simple : interpeller les Québécois là où ils pensent le plus à leur santé digestive, soit aux toilettes. Grâce au code QR imprimé sur le papier Cul-R, les utilisateurs peuvent accéder à l’aide de leur téléphone intelligent à un questionnaire rapide, et en quelques clics, prendre rendez-vous pour un test de dépistage sur Clic Santé.

Des entreprises de divers secteurs ont déjà embarqué dans le projet en intégrant ces rouleaux dans leurs salles de bain. Parmi elles, des industries alimentaires, des commerces, et même des institutions publiques. Leur participation témoigne de l’engagement croissant envers la prévention en santé publique.

En plus de l’âge et des antécédents familiaux, plusieurs facteurs de risque sont documentés, notamment la sédentarité, le tabagisme, la consommation d’alcool, et une alimentation riche en viandes rouges et transformées.

Grâce à des initiatives comme le papier Cul-R, la Fondation Digestive espère inciter la population à prendre sa santé digestive en main, et à parler plus ouvertement de ce cancer qui demeure encore un sujet tabou.

Le cancer colorectal : un mal silencieux

Avec plus de 25 000 cas par an au Canada, le cancer colorectal demeure un enjeu de santé publique majeur. Pourtant, détecté tôt, il se guérit dans 90 % des cas.

Deuxième cause de décès par cancer au pays, le cancer colorectal reste méconnu malgré sa prévalence. Au Québec, 7300 nouveaux cas ont été répertoriés en 2024, et 2600 personnes en sont décédées.

Le principal défi du cancer colorectal est son évolution souvent silencieuse. Beaucoup de patients ne présentent aucun symptôme avant un stade avancé. Des signes comme la présence de sang dans les selles, des ballonnements persistants, ou des changements des habitudes intestinales doivent être pris au sérieux.

Les personnes âgées entre 50 et 74 ans sont les plus à risque, et sont invitées à passer un test de dépistage régulier. Ceux ayant des antécédents familiaux sont également concernés. Des facteurs de risque comme le tabagisme, la sédentarité et une alimentation riche en viandes rouges augmentent aussi les probabilités de développer la maladie.

Le dépistage est un outil essentiel pour réduire la mortalité liée à ce cancer. Simple et rapide, il permet d’identifier des anomalies avant l’apparition de symptômes graves et d’agir à temps.