L’émigration aux États-Unis a suscité bien des inquiétudes sur la Côte-du-Sud. Afin de renverser cette tendance, un groupe de curés propose aux habitants de coloniser les terres du Lac-Saint-Jean. Un projet ambitieux.
En 1849, les curés de L’Islet, Saint-Jean-Port-Joli, Saint-Roch-des-Aulnaies, Sainte-Anne-de-la-Pocatière, Rivière-Ouelle, Saint-Denis, Kamouraska et Saint-Pascal fondent l’Association des comtés de L’Islet et de Kamouraska pour coloniser le Lac-Saint-Jean. Des notaires, médecins et marchands, notamment Jean-Charles Chapais (1811-1885), se joignent au groupe.
Le curé Nicolas-Tolentin Hébert de Saint-Pascal est alors mandaté pour attirer des colons dans le canton La Barre. En 1849, il demande à 44 habitants de la Côte-du-Sud de le suivre pour défricher les terres en bordure de ce qui deviendra le chemin Kénogami. Un an plus tard, il revient dans le canton avec 65 hommes provenant de Saint-Pascal, L’Islet et Rivière-Ouelle. En peu de temps, le domaine foncier de l’Association connaît une certaine expansion, notamment dans les cantons Caron, Labarre et Métabetchouan. En raison des travaux à exécuter, notamment aux chemins, l’association accumule une dette fort importante. L’Association cesse donc ses activités en 1856. Le curé Hébert cédera ses créances au collège de Sainte-Anne dix ans plus tard. Par le biais de son directeur François Pilote, le collège procédera au recouvrement total des créances de l’Association. Le processus sera long et pénible, raconte l’historien Normand Séguin dans son livre La conquête du sol au 19e siècle (Sillery, Les Éditions du Boréal express 1977).
Malgré l’échec de l’Association, il faut dire que Nicolas-Tolentin a tout de même réussi à implanter le village qui porte son nom aujourd’hui : Hébertville.